Il prend en franchise 7 Galeries Lafayette : à 30 ans, avec SGM, le Lyonnais Frédéric Merlin devient un grand acteur de l’immobilier commercial
C’est sûrement le plus gros deal de l’été. Pour se faire du cash, le Groupe Galeries Lafayette vient d’annoncer qu’il se séparait de sept grands magasins en région représentant 80 000 m2 de surface de vente. C’est le groupe lyonnais Société des Grands Magasins (SGM), dirigé par Frédéric Merlin, trente ans, qui a remporté la transaction pour un prix non rendu public, mais sûrement fort élevé. Possédant déjà plusieurs centres commerciaux de centre-ville en France, ce dernier devient un acteur incontournable de l’immobilier commercial en France.
La crise du Covid-19 est passée par là confronté à la forte baisse de la clientèle étrangère, chinoise et américaine notamment, dans ses grands magasins parisien, les Galeries Lafayette doivent à nouveau réduire leur voilure.
“Les Galeries Lafayette engagent une nouvelle étape dans l’évolution de la gestion de leur réseau français de magasins et annoncent avoir initié un projet d’affiliation de la gestion de leur réseau français de sept établissements à la Société des Grands Magasins”.
C’est par ce communiqué paru le 25 août dans la torpeur non totalement estompée de l’été que le Groupe Galeries Lafayette a annoncé la cession de 11 magasins en région, dont 7 vont partir dans le giron de la société lyonnaise SGM : Société des Grands magasins.
Il ne s’agit pas en l’occurrence des magasins Galeries Lafayette de la Part-Dieu ou de Bron, mais de sept établissements en région : Angers, Dijon, Grenoble, Le Mans, Limoges, Orléans et Reims. Tous réunis représentent une superficie de vente de 80 000 m2. Pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 300 millions d’euros par an.
Les murs et les fonds de commerce de ces magasins vont donc entrer dans le giron de la société lyonnaise Société des Grands Magasins. Ils ont été financés sur fonds propres et concours bancaires.
La SGM est une société qui ne fait pas beaucoup parler d’elle à Lyon où l’on aime la discrétion, mais qui est en train de devenir un grand du secteur.
Il s’agit en fait de la foncière commerciale qui appartient au groupe lyonnais l’Avenue Développement Immobilier que dirige depuis dix ans Frédéric Merlin.
Une vraie success story qui n’avait pas encore vraiment pignon sur rue avant cette transaction. La SGM que le jeune entrepreneur détient à 100 % avec sa sœur possède et exploite déjà une dizaine de centres commerciaux acquis au fil des années dans l’Hexagone : “Okabé” au Kremlin-Bicêtre, “Les Tanneurs” à Lille, “Espace Grand Rue” à Roubaix, “Espace Saint-Christophe” à Tourcoing, “Porte Jeune” à Mulhouse, “SQY Ouest”, à Montigny-les-Bretonneux, “Galerie de l’Hôtel-de-Ville” à Châlon-en-Champagne, “Nîmes Etoile” et “Océanis” à Saint Nazaire
L’ambition de Frédéric Merlin est, à l’occasion de ces différentes reprises, de redonner à ces magasins de la valeur en redynamisant leur exploitation car parfois sous-exploitées. Ce qui lui a plutôt réussi jusqu’à présent.
Il crée son entreprise à 20 ans
Mais qui est donc Frédéric Merlin qui a effectué ses études au sein du Campus Sciences-U-Lyon.
“Mon parcours professionnel débute à la suite d’une rencontre déterminante dans le secteur de l’immobilier commercial”, explique-t-il sur Linkedin. “Je décide d’entreprendre en créant avec ma sœur notre structure à l’âge de 20 ans”, poursuit-il.
Sa démarche ? “Notre constat est que beaucoup de centres commerciaux de centre-ville manquaient de dynamisme : nous avons décidé d’investir dans les actifs à fort potentiels, toujours en hyper-centre ville pour redonner du sens et de la vie au commerce de cœur de ville”.
Un groupe qui ajoute-t-il “porte des valeurs familiales fortes.”
Un pari gagnant
Un pari pour l’heure gagnant.
Il reste désormais au président d’Avenue développement Immobilier et de Société des Grands Magasins d’opérer de même au sein des sept magasins acquis. Si son choix s’est porté sur sept d’entre eux sur onze, c’est qu’il estime que même au sein d’un groupe aussi structuré que les Galeries Lafayette une dynamisation et un accroissement de leur valeur s’avère encore possible.
Il va pouvoir s’y atteler dès le début de l’année prochaine.
La transaction de Frédéric Merlin avec les Galeries Lafayette ne prendra pas effet avant début 2022. Et ce à effectifs constants, aucune suppression d’emplois n’est projetée. Le patron lyonnais s’est engagé dans le contrat stipulant le rachat à conserver les 600 salariés des magasins qu’il a acquis.
Désormais les Galeries Lafayette n’exploitent plus en propre que 19 magasins pour 38 en franchise. Une nouvelle opportunité à venir pour Frédéric Merlin, ces 19 magasins restants ?
Photo: Frédéric Merlin