Il s’apprête à franchir les trente clubs et le millier d’adhérents : quel est le secret du succès du réseau d’affaires BNI ?
Arrivé à Lyon en 2010, le concept BNI, d’origine et de mentalité très US avait suscité des sourires narquois. Sept ans après, il faut bien convenir que ces clubs d’affaires ont réussi leur implantation à Lyon. Leur efficacité, leur pragmatisme plaisent assurément : on y vient pour y faire du business, c’est clairement assumé et même très précisément quantifié…
Matinée de travail très studieuse en ce vendredi matin à Villeurbanne : près de deux cents dirigeants, professionnels ou cadres d’entreprise sont là pour assister au lancement du 27ème club BNI (Business Network International) de la Métropole lyonnaise. Il s’agit du petit dernier baptisé « Lyon Business Action ». Il est basé à Saint-Genis-Laval et a pour responsable un assureur, Bernard Bigand. Les 27 membres qui le composent ont invité des proches, des amis, des collègues pour les accompagner lors de ce lancement.
De tels lancements, André Jasserand, directeur régional BNI en a vécu beaucoup depuis 2010. Il se souvient des deux premiers en 2010, « J’aime Lyon » et « Club Lafayette ». « Je n’y croyais pas au début », reconnait cet ancien professionnel en matériel électrique.
Mais assurément, il s’est prêté au jeu puisque non seulement il est toujours là, mais désormais à la retraite, il joue même le rôle de big boss de BNI pour la région.
Vingt-sept BNI dans le Rhône
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 2010, vingt-sept clubs BNI ont été créés dans le Rhône et cinq nouveaux sont actuellement sur le point d’être placés sur les fonts baptismaux, ce qui portera leur nombre à plus de trente, réunissant près d’un millier de membres, sachant que chaque club compte en moyenne entre 40 et 60 adhérents.
Pourtant être membre d’un BNI n’est pas tout-à-fait ce qu’on appelle une sinécure. Après avoir réglé sa cotisation annuelle (1 300 euros TTC), le membre est astreint à une réunion par semaine avec les autres membres, tôt matin (7h 30/9 h). Une absence trop fréquente et l’on vous fait comprendre que vous pouvez passer votre tour. Ce ne sont pas les candidats qui manquent…
Qu’est-ce- qui fait le succès de ces clubs ?
Sans doute justement cette rigueur alliée au côté business assumé sans hypocrisie, reflet du pragmatisme du business aux Etats-Unis, terre d’origine de ces clubs.
Tout est bien cadré : en entrant dans un BNI, le membre signe le règlement intérieur stipulant l’éthique mise en œuvre dans le cadre des recommandations d’affaires effectuées.
Un seul métier par BNI
Un Club BNI compte en général une bonne cinquantaine de professionnels, tous émanant de métiers totalement différentes (un seul métier par club « pour éviter les conflits d’intérêt ») qui sont donc là pour faire du business entre eux, à travers des recommandations d’affaires.
Le pragmatisme US va même très loin car le business que font directement entre eux les membres est quantifié à chaque réunion.
« Etre bien dans un BNI signifie un retour sur investissement avec un multiple d’au moins trois à quatre », précise André Jasserand.
L’ensemble des 27 clubs existant en 2017 a permis à leurs membres de faire très précisément près de 48 millions d’euros de business entre eux.
Ce chiffre dépasse le milliard à l’échelon national (1,2 milliard d’euros, très précisément). Et il s’agit là d’une fourchette basse puisque le business indirect, réalisé via des membres en direction d’amis, de confrères, de clients n’est pas comptabilisé.
Ce concept peut en surprendre plus d’un de prime abord-le responsable régional de BNI reconnaît un turn over non négligeable-mais ceux qui restent y ont manifestement trouvé leur intérêt et n’entendent pas vraiment décrocher.
Sachant que la notion d’emplacement géographique intervient peu dans la création d’un club BNI, cela signifie que les responsables de BNI au niveau régional n’ont mis aucun frein à leur développement. La demande peut ainsi être exponentielle. En tout cas, le rythme de croissance ne semble pas pour l’heure, mais vraiment pas, ralentir…