Il veut remplacer les piles boutons par des micro-batteries en céramique, 1 000 fois plus puissantes : le Lyonnais ITEN lève 80 millions d’euros
L’électronique demande des piles de plus en plus fines, mais aussi de plus en plus puissantes, capables de s’insérer dans les composants électroniques. C’est ce que propose la société lyonnaise ITEN qui prévoit de produire des centaines de millions de telles piles. Elle vient pour ce faire de lever 80 millions d’euros ; et ce, en partenariat avec la branche investissement du groupe Seb, très intéressé par ces piles pour ses propres produits, mais aussi pour accompagner cette innovation disruptive qui semble répondre de surcroît aux défis environnementaux…
Chez ITEN, on est persuadé que ce sont les piles de l’avenir, particulièrement adaptées à l’électronique, mais pas seulement.
Basées sur une architecture d’électrode entièrement céramique, les micro-batteries conçues par cette société lyonnaise présentent des densités de puissance environ… mille fois supérieures à celles des piles boutons conventionnelles, pour une épaisseur aussi fine que celle de deux cheveux !
Aucun métaux lourds
Autre avantage, elles sont compatibles avec les procédés de fabrication automatisés de l’industrie électronique, elles permettent de répondre aux objectifs de miniaturisation des objets connectés et communicants, comme les capteurs IoT (Internet des objets), cartes à puces, dispositifs médicaux, capteurs autonomes, voire même horlogerie et bioélectronique, etc.
De surcroît, à l’heure où l’environnement prend une place prédominante, ces micro-batteries ne contiennent aucun métaux lourds, elles sont entièrement recyclables, rechargeables et ont une durée de vie particulièrement longue…
Disposant actuellement d’une usine pilote à Dardilly dans la Métropole lyonnaise, ITEN, deux fois lauréate du concours mondial d’innovation entend mettre le turbo sur le fruit de ses travaux de recherche.
Deux nouvelles usines
L’entreprise va ainsi se doter de deux nouvelles usines entre 2024 et 2026 qui prendront la suite de l’actuelle unité pilote de Dardilly, permettant la production de plusieurs centaines de millions de micro-batteries en céramique par an.
Et pour ce faire, cette entreprise innovante vient de lancer une nouvelle levée de fonds dans le cadre de France 2030, « soutenue par des investisseurs disposant d’une expérience reconnue dans les secteurs de l’industrie et de l’énergie », précise la direction.
Parmi ces investisseurs, outre la Bpi (Banque Publique d’Investissement) : on trouve un autre groupe lyonnais de poids, tout simplement le leader mondial du petit électroménager, sis à Ecully : SEB.
Au travers sa société d’investissement SEB Alliance, le société dirigée par Thierry de la Tour d’Artaise va participer à cette levée de fonds qui s’établit à 80 millions d’euros.
« Le Groupe SEB est engagé dans une démarche d’innovation permanente, que ce soit dans la recherche de nouveaux produits ou l’amélioration continue des produits existants, avec en ligne de mire les enjeux environnementaux et notamment la lutte contre l’épuisement des ressources. Participer à cette levée de fonds au travers de notre société d’investissement SEB Alliance nous permet d’avoir un nouveau regard sur les technologies développées par ITEN et d’imaginer le futur du petit équipement domestique : plus de performance, moins d’encombrement et toujours plus made in France », explique Thierry de la Tour d’Artaise.
Cette levée de fonds explique-t-on chez ITEN, « vise à nous donner les moyens nécessaires pour répondre à ses objectifs de développement et se positionner comme un acteur français majeur de la production de microbatteries Li-ion céramiques. “
200 brevets !
Dans ce cadre, ITEN part par une solide avance par rapport à ses concurrents : la société lyonnaise maîtrise l’ensemble de sa chaîne de production, depuis la synthèse des nanomatériaux entrant dans leur composition, jusqu’aux équipements de production.
« Après plus de huit ans de Recherche&Développement, nous disposons de plus de 200 brevets dans le monde, notre technologie est aboutie et nous serons en mesure de fournir tous les industriels, même ceux utilisant les composants électroniques les plus exigeants, comme par exemple les fabricants d’équipements médicaux dont les produits doivent être stérilisés à 150 degrés », déclare Fabien Gaben, un ancien d’Arcelor et de Dassault, Pdg et fondateur d’ITEN.
En plus de soutenir le développement de nouvelles générations de produits, ces nouveaux financements vont également permettre à la société de renforcer ses équipes de production et commerciales et d’accélérer sa présence sur les marchés grands comptes…
Photos ITEN