Implantations : la Métropole et la CCI en phase pour privilégier la qualité plus que la quantité, seulement 62 nouvelles entreprises au compteur en 2021
La CCI de Lyon/Saint-Etienne et la Métropole de Lyon figurent parmi les principaux acteurs de la gouvernance de l’Aderly, la structure chargée de démarcher les entreprises en France et dans le monde, susceptibles de s’installer dans la Métropole de Lyon et par ailleurs, un peu au-delà. Ce face à face Philippe Valentin, président de la CCI et de Bruno Bernard, le président écologiste de la Métropole allait-il se solder par un clash ?
Manifestement non. Les deux co-dirigeants de l’Aderly (Agence pour le développement de la région de Lyon) dont l’aire dépasse d’ailleurs la seule Métropole (avec le Nord-Isère, les régions roannaise et stéphanoise), se retrouvent en phase.
Et la nette baisse de nouvelles implantations d’entreprises dans la Métropole, en 2021, n’a suscité l’ire d’aucun des partenaires.
1 132 emplois créés
Le nombre de nouvelles entreprises à avoir choisi la Métropole lyonnaise l’année dernière est en effet tombé à 62 contre près de 110 en 2019, avant la pandémie. Ce qui représente 1 132 emplois qui devraient être créés d’ici trois ans.
Certes, il y a eu la pandémie, mais ce n’est pas la seule explication. “Sans la pandémie nous aurions eu près de 80 entreprises”, confirme Philippe Valentin, le président de la CCI de Lyon. Il se félicite au passage “de la résilience de l’Aderly : malgré la pandémie, nous avons de bons résultats. Nous avions tout pour nous crasher !”
Les co-présidents de l’Aderly ont en effet d’un commun accord fait le choix de primer la qualité des nouvelles entreprises, plutôt que la quantité.
Ce qui au demeurant paraît assez sage.
Certes, il y a la volonté du côté de l’exécutif écologiste d’opérer “un desserrement territorial”. Mais une des autres raisons alléguées tient aussi au fait que le manque de foncier susceptible d’accueillir de nouvelles entreprises commence aussi à devenir un problème.
Comment alors choisir les entreprises que l’on estime aptes à s’implanter dans la Métropole ? Pour ce faire, l’Aderly s’est dotée d’un outil : une étude qui permet de calculer l’impact de chaque nouvelle implantation d’entreprises au regard d’un certain nombre de critères dont le rapport entre le foncier nécessaire à l’implantation et le nombre d’emplois créés, les retombées en matière d’achats des entreprises sur le territoire, bien évidemment, leur faible empreinte carbone, etc.
“Cinq principes d’action sont mis en avant : » utilité, pérennité, collégialité, territorialité et exemplarité”.
Enfin, des filières prioritaires sont désormais mises en avant : la Santé dont l’alimentation et les services d’intérêt sociétal ; la mobilité douce ; la transition écologique dont la construction durable, l’énergie et la sobriété numérique et enfin le redéploiement productif dont l’industrie et le textile.
“Nous voulons soutenir et redéployer l’industrie sur notre territoire : nous voulons jouer la carte de la relocalisation”, assure ainsi Emeline Baume, vice-présidente de la Métropole de Lyon, chargée de l’économie.
Granuloplast : 50 emplois créés dans l’économie circulaire à Jassans-Riottier
Parmi ces nouvelles implantées figurent la société japonaise Nagase Sangyo spécialisée dans la dermo-cosmétologie qui a décidé d’implanter un laaboratoire de 300 m2 dans le 8ème arrondissement de Lyon. Et ce, pour développer un modèle de la peau et la vente de matières premières pour l’ingénierie tissulaire : six créations d’emploi à trois ans.
Autre bel apport, choisi notamment pour son “impact environnemental” , la société Granuplast qui a choisi de créer à Jassans-Riottier dans l’Ain, une unité de production de granulés plastiques à partir de déchets plastiques. Il s’agit donc d’économie circulaire.
La totalité de la production sera commercialisée en France auprès d’industriels de l’extrusion et de l’injection plastique : 8 millions d’euros d’investissements et 50 emplois créés d’ici trois ans.
Idem en 2022
L’objectif fixé à l’Aderly en 2022 est similaire à 2021, avec 60 projets d’implantation dont 10 projets émanant de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) et “15 % des projets implantés hors Métropole, servant le desserrement territorial.”
Photo-Granuplast implanté à Jassans-Riottier dans l’Ain, 50 emplois créés à trois ans.