Inauguration d’Iloé, le premier centre coopératif de traitement des déchets du bâtiment
Le centre de traitement de déchets Iloé a été inauguré mardi à Saint-Priest, au sein de l’entreprise Serdex. Ce nouvel outil trie depuis six mois maintenant plusieurs tonnes d’encombrants issus de la construction de logements sociaux pour favoriser leur réemploi. Une façon de remettre de la circularité dans l’économie du territoire lyonnais et de générer de l’emploi.
Iloé, un centre de traitement des déchets du bâtiment social coopératif
C’est l’histoire d’une grande première. En effet, la Métropole lyonnaise, qui a toujours soutenu le projet, est entrée au capital d’Iloé, un centre de traitement des déchets encombrants du bâtiment social inauguré mardi 10 décembre au sein des locaux de l’entreprise Serdex.
L’intercommunalité n’avait jamais à ce jour été actionnaire dans une société de l’Economie Sociale au service du développement de l’Economie Circulaire du territoire. Une participation à hauteur de 100 000 €, soit 48 % du capital de cette SCIC.
Cela valait bien la présence de David Kimelfeld en personne. « On le fait avec beaucoup de plaisir car on veut que la Métropole réponde à différents enjeux », a expliqué le président du Grand Lyon.
« Un enjeu économique, un enjeu de transition écologique et un enjeu social qui permettent de faire se retrouver autour de la table celles et ceux qui peuvent travailler dans la même direction », a-t-il ajouté.
A l’étude depuis 2013, la plateforme réunit en effet des acteurs publics et privés. La Métropole et le Foyer Notre Dame des Sans-Abris y côtoient VEOLIA ou encore Serdex.
Des acteurs tous impliqués dans la valorisation des déchets, la collecte et le réemploi des encombrants ou encore l’insertion.
« Traiter entre 2000 et 2500 tonnes d’encombrants par an »
A la tête d’Iloé, on retrouve Simon Mirouze, directeur-adjoint du réseau Envie. Ce dernier insiste sur la nécessité d’une telle plateforme face aux problématiques rencontrées par les bailleurs sociaux dans leur traitement des déchets.
« Ils avaient un traitement très disparate », détaille-t-il. « Certains allaient parfois en déchetterie privée ou enfouissaient leurs encombrants. Iloé est là pour remettre à plat ce fonctionnement et d’obtenir la meilleure filière de valorisation possible tout en insérant des personnes par l’emploi », poursuit-il.
Une insertion qui se retrouve directement sur place. Iloé emploie cinq personnes, dont quatre recrutées via des contrats d’insertion.
Des employés qui auront pour mission de valoriser une partie des 14 000 tonnes d’encombrants identifiés sur le territoire. « On espère recueillir entre 2000 et 2500 tonnes de déchets émis par les bailleurs sociaux », affirme Simon Mirouze.
Côté coût de traitement et possibles gains de productivité pour les entreprises, pour l’heure, pas de projections. « Nous n’avons que six mois d’activité », tempère-t-il. « On s’apprête à faire bientôt un bilan. Une fois les conclusions tirées, on pourra dire comment changer d’échelle de manière plus globale au niveau de la Métropole », conclut-il.
Car le concept d’économie circulaire pourrait ne pas s’arrêter à cette expérimentation et ce seul domaine de traitement des déchets. Surtout si la Métropole juge que l’essai est transformé…