DOSSIER : L’industrie du cycle en Auvergne-Rhône-Alpes : le bon braquet pour un renouveau
Un peu d’histoire. Florissante au siècle dernier, l’industrie du cycle en Auvergne-Rhône Alpes (AURA) a périclité avec le naufrage de ce Titanic que fut Manufrance. Avec les vélos « Hirondelle » et Mercier, entre autres, Saint-Etienne fut une capitale de la petite reine de la fin du XIXème jusque dans les années 1970-80.
Elle a ensuite décroché du peloton de tête des entreprises fabricant des vélos et leurs composants (cadres, jantes, rayons, pédaliers etc..). Cette spécialité a-t-elle pour autant été rayée de la carte pour émigrer vers les pays de l’Est et la Chine? Il n’en est rien.
Subsistent plus que des traces dans une géographie économique différente, celle de la mondialisation. De sorte que Auvergne-Rhône-Alpes tire son épingle du jeu dans un contexte plutôt porteur résultant de l’engouement pour les transport « mode doux » et des bienfaits pour la santé qui résulteraient, d’après plusieurs études médicales, de la pratique de la bicyclette.
Selon les statistiques de l’Observatoire du cycle (qui fédère tous les acteurs économiques de ce secteur) en 2018, il s’est vendu 2,7 millions de vélos en France, ce qui représente un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros en progression de 2,3%.
Des résultats encourageants qui s’expliquent par ailleurs par la progression du vélo à assistance électrique (VAE) (338 000 unités vendues en 2018, soit une progressions de 21% par rapport à 2017).
Si l’attractivité du VAE dope le marché du cycle, il ne bénéficie par vraiment à cette spécialité dans la région. La bonne santé de cette dernière relève plutôt du dynamisme de petites niches spécialisées dans le vélo de route et le VTT grand public et haut de gamme (Lapierre), voire de luxe (Time, Victoire) ; ainsi que des éléments constitutifs du vélo fournis par des équipementiers (Mavic, Corima, Astérion, Mach1).
Au total, les entreprises de ce secteur emploient directement ou indirectement environ 300 personnes. Les unes et les autres ont trouvé le bon braquet pour résister à la concurrence étrangère avec des produits appréciés des adeptes du cyclotourisme et de la compétition cycliste sur routes et sentiers.
Les articles du dossier :
- Mavic, Corima, Asterion : les roues de la fortune
- Dans la Loire, Lapierre, un généraliste fournisseur de Thibaut Pinot et de l’équipe Groupama – Française des Jeux
- Saint-Etienne : 350 000 euros pour se payer une étape
- Time racheté par Rossignol
- Cycles Véran : trois boutiques incontournables pour les amoureux lyonnais de la petite reine
- Victoire : jusqu’à 18 mois d’attente pour un vélo sur mesure à 10 000€
Dossier réalisé par Pierrick Eberhard