S’appuyant sur sa réussite en matière de foot féminin : Jean-Michel Aulas veut prendre pied au USA
C’était la petite bombe lancée à l’occasion de la réunion de présentation des comptes annuels à la communauté financière de la société cotée du club de foot lyonnais qui s’est déroulée à Paris.
Dans le cadre de son nouveau plan stratégique pour 2024, le Club dirigé par Jean-Michel Aulas est en train de négocier une franchise de football féminin aux USA. On sait en effet que le foot féminin est beaucoup plus implanté aux Etats-Unis que son homologue du « soccer » masculin. Ce n’est pas pour rien que les Américaines ont remporté cet été le championnat du monde à Lyon.
Rachat d’une franchise US
Il s’agit en l’occurrence du rachat escompté d’une des neuf franchises du football féminin US du championnat de première division qui doit passer à douze équipes.
Jean-Michel Aulas a ainsi précisé que « le conseil d’administration vient de donner son feu vert à l’opération. » Une opération sur laquelle travaille également Tony Parker, le patron de l’ASVEL qui est désormais lié à l’OL par des accords de coopération.
L’idée de Jean-Michel Aulas est de surfer sur les beaux succès de équipe de foot féminine de l’OL, six fois championne d’Europe, actuellement en bien meilleure posture que ses homologues masculins, en plein doute.
Le timing est serré. L’objectif du Club lyonnais est de faire vite pour démarrer dès avril 2020, date du redémarrage du championnat US.
A nos confrères des Echos, le patron de l’OL a précisé qu’une telle opération signifie une « exposition de la marque OL sur un marché important. » Et ce, d’autant que « que l’équipe féminine de l’OL est la référence en Europe. »
Une exposition renforcée par le fait que la finale du championnat du monde s’est déroulé cet été au Groupama Stadium, mettant en avant le club lyonnais à travers de nombreux reportages de TV américaine.
Ce projet entre donc dans le plan stratégique 2024 de l’OL, rappelé à nouveau par Jean-Michel Aulas qui vise à faire passer le Club de 309 millions d’euros de budget, actuellement, à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024.
Pour arriver à cet objectif qui placerait l’OL dans le Top 20 des clubs européens, Jean-Michel Aulas table sur toute une batterie de ressources nouvelles.
Un virage pris en 2016
Le Big Boss du Club lyonnais veut faire de l’OL une marque internationale : un virage pris, on s’en souvient dès 2016 dans cette perspective. Deux zones géographiques étaient pointées du doigt par le président de l’OL : la Chine dans un premier temps, puis l’Amérique du Nord.
Côté Chine, les investisseurs chinois IDG Capital Partners sont entrés en 2017 au capital de l’Olympique Lyonnais à hauteur de 20 %, avec pour mission principale de développer la marque OL sur le marché asiatique (Chine, Hong Kong, Taïwan, Macao) en créant des écoles de football, des centres d’entraînement, en promouvant la vente de billets pour les matchs de l’OL à des touristes chinois.
Voilà donc maintenant le temps des USA.
Outre cette offensive état-unienne, donc, et bien sûr l’exploitation du Grand Stade et la « vente » de joueurs issus de son centre de formation, l’un des meilleurs d’Europe ; le président de l’OL table aussi pour le développement de l’OL sur la future salle polyvalente située à proximité du stade, mais encore la création d’un festival annuel de musique « Felyn », en partenariat avec l’OL.
On pourrait également y ajouter la zone de loisirs, actuellement en construction, la montée en puissance de l’hôtel Kopster, l’activité séminaires d’entreprises qui a encore crû de 30 % lors du dernier exercice, etc…
En développant son propre stade, Jean-Michel Aulas avait pour objectif de déconnecter les résultats financiers du groupe du parcours de l’équipe masculine.
Une bonne stratégie, on le voit aujourd’hui, le club affichant pour son exercice 2018/2019 un bénéfice toujours coquet, même s’il a quelque peu baissé (- 16 %) : 6,2 millions d’euros.
La cash machine OL continue de tourner à plein…
Photo (OL) : Jean-Michel Aulas