L’avenir de l’hôtellerie lyonnaise : L’UMIH exprime son inquiétude
« L’activité hôtelière à Lyon enregistre de très mauvais chiffres depuis le début de l’année 2014.
En cause : de nouvelles implantations de résidences de tourisme mal maîtrisées, une multiplication d’établissements moyen et bas de gamme qui entraînent un effondrement du taux d’occupation et un recul net du prix moyen par chambre.Face à ce constat alarmant, l’UMIH du Rhône réagit et tire la sonnette d’alarme.
La concurrence déloyale des résidences de tourisme
Les chiffres parlent d’eux‐mêmes. Fin 2013, le Grand Lyon compte 213 hôtels pour 13 478 chambres et 36 résidences de tourisme pour 3 455 appartements soit 20 % de l’offre globale.
Depuis 2010, l’offre hôtelière enregistre une hausse de 10,5 %, alors que le nombre de résidence de tourisme a bondi de 38 %. Au total, le Grand Lyon compte 2 167 chambres et appartements de plus en trois ans.
Ce développement accentue le décalage qui existe entre une offre de plus en plus large et une demande stagnante. Preuve en est, sur la presqu’île lyonnaise, les taux d’occupation et les prix moyens enregistrent une baisse constante, signe d’une offre bien supérieure à la demande.
De plus, la plupart des nouveaux hôtels se sont implantés en dehors de Lyon, contrairement aux résidences de tourisme.
Bénéficiant d’un régime de défiscalisation, ces résidences n’obéissent pas aux mêmes règles que les hôtels et constituent une concurrence déloyale dénoncée par l’UMIH.
Locations de courte‐durée : l’UMIH alerte les pouvoirs publics
Autre forme de concurrence déloyale, les sites de locations de meublés courte-durée se développent et se professionnalisent dans le Grand Lyon sans aucun cadre réglementaire.
Là où les prestations proposées sont similaires à celles des hôtels, les nouvelles plateformes de locations de meublés bénéficient d’un régime réglementaire et législatif plus favorable: absence de réglementation applicable en matière de sécurité, d’hygiène, d’environnement, d’accessibilité, de fiscalité et de cotisations sociales.
C’est pourquoi l’UMIH souhaite interdire la location pour les courts-séjours inférieurs à six nuits.
Au final, les actions que l’organisation mène au quotidien vont dans un seul sens : appliquer aux nouvelles plateformes de locations de meublés des règles de jeu équitables et régulariser ces activités professionnelles.
Les hôtels de luxe davantage touchés
Les hôtels de luxe (4 à 5 étoiles) restent les plus impactés avec un taux d’occupation de 54 % et un RevPar (ndlr : Revenu moyen par chambre) de 60 euros sur le premier semestre, en recul de 15 % sur un an. Or une offre hôtelière haut de gamme permettrait d’attirer investisseurs et congrès à forte valeur ajoutée dans un but ultime : faire de Lyon une destination au rayonnement international.
De nouvelles réglementations qui fragilisent un peu plus l’activité hôtelière.
A cela s’ajoute la mise en accessibilité des hôtels au 1er janvier 2015.
L’UMIH du Rhône comprend et approuve l’existence de moyens mis en place pour faciliter l’accès à tous les handicaps.
Cependant, les normes 2015 exigent des travaux aux coûts très importants sous peine de sanctions financières.
Ces nouveaux investissements risquent de fragiliser un peu plus un secteur déjà touché par de nombreuses difficultés. »