L’investissement de la région Rhône-Alpes en 2011 budgété à 670 millions d’euros
Le niveau d’investissement du Conseil régional est en passe de retrouver son niveau… de 2008. Il s’affichera l’année prochaine à 670 millions d’euros dans le cadre d’un budget primitif particulièrement contraint. Pour la première fois, ledit budget sera en baisse par rapport à l’exercice précédent à 2,411 millions d’euros. Jean-Jack Queyranne, le président de l’assemblée souhaite malgré tout faire jouer à plein l’effet de levier pour que les retombées soient maximales sur l’économie régionale
Soixante-quinze pour cent de l’investissement public est le fait des collectivités territoriales. Que ce moteur vienne à manquer et de nombreux secteurs, à commencer par le BTP-inquiet à cette perspective- risquent de souffrir.
C’est la raison pour laquelle, le niveau d’investissement de la collectivité territoriale qui investit le plus par rapport à son budget global, le Conseil régional, est en général observé à la loupe.
Sans surprise, l’investissement de la région Rhône-Alpes en 2011 ne surfera pas sur les sommets des années passées : 761 millions d’euros en 2009, 715 en 2010? Ces deux derniers exercices ont bénéficié du plan de soutien à l’économie (une enveloppe de 50 millions d’euros) pour éviter que la Région ne s’enfonce encore plus dans le marasme. S’est rajouté le surcoût du nouveau siège de la région à Lyon-Confluence. Le transfert s’effectuera au printemps prochain, le plus gros des dépenses est réalisé.
Ainsi, en 2011, la Région investira 670 millions d’euros dans le cadre -nouveauté- d’un budget en légère baisse puisqu’il passera de 2,448 milliards d’euros à 2,411 milliards d’euros. « Nous aurons pour la première fois une stagnation de nos dépenses d’intervention, ce qui nous a amené à accentuer encore nos priorités », reconnaît Jean-Jack Queyranne, président de la Région, avant l’assemblée plénière qui se déroulera du 15 au 17 décembre à Charbonnières.
On le sait, toutes les collectivités sont mises à la diète par l’Etat. Une situation dont elles ne peuvent s’extraire par elles-même puisqu’elles n’ont pratiquement plus de ressources propres, l’essentiel de leur budget provenant de transferts de l’Etat. La suppression de la taxe professionnelle a constitué le coup de grâce. Ne subsistent pour la Région que les cartes grises…
Pour autant, Jean-Jack Queyranne entend maintenir les priorités fixées lors des dernières élections régionales. Ainsi, 78 % des investissements seront concentrés sur l’enseignement (via des travaux dans les lycées : 243 millions d’euros) ; la formation (17 millions d’euros en investissement, mais 471 en fonctionnement) ; le transport (à travers des investissements d’infrastructures et du matériel ferroviaire : 135 millions d’euros) et enfin, l’action économique et l’emploi (85 millions d’euros d’investissement) et l’aménagement du territoire.
Côté TER, le plus gros des investissements avec l’achat de nouvelles rames ,a été réalisé.
Et Jean-Jack Queyranne d’assurer : « nous continuerons non seulement d’investir dans les grands équipements structurants, mais nous avons aussi la volonté d’accompagner la culture et la politique de la Ville. »
Pour pouvoir maintenir ce niveau d’investissement, les dépenses de fonctionnement seront simplement reconduites en euros courants. Et Jean-Jack Queyranne d’assurer que le recours à l’emprunt restera « raisonnable » (Le poids de la dette s’élèvera à 11 % dans le budget 2011. L’objectif est de conserver la note AAA de la Région auprès des agences de notation.
Il reste que si ce budget finalement limite les pots cassés, la raison tient à des taux d’intérêt historiquement bas. Le président de la Région reconnaît que si les taux repartent à la hausse, la situation sera encore plus difficile. Et Jean-François Debat, le maire de Bourg-en-Bresse, vice-président au Finances enfonce le clou : « Si la situation ne change pas, nous risquons de nous retrouver en 2015 dans une situation plus que périlleuse. » Traduction : si la gauche ne remporte pas les futures présidentielles…
Photo (DR) : Le futur siège de la région à Lyon-Confluence signé de l’architecte Portzamparc : le gros œuvre est terminé, mais l’installation des fonctionnaires territoriaux sur le nouveau site lyonnais ne se fera pas avant le printemps 2011. La vente de l’ancien site de Charbonnières devrait rapporter entre 25 et 30 millions d’euros au Conseil régional.