L’Olympique Lyonnais, toujours dans le rouge : il pourrait bien le rester lors de l’exercice en cours
L’Olympique Lyonnais vient de présenter ses comptes 2012/2013. Même si l’on note une légère amélioration, le Club de foot reste dans le rouge. Le résultat net s’établit à – 20 millions d’euros pour un chiffre d’affaires en recul de 6 %. Et tout laisse à penser, malgré les promesses, que le prochain exercice sera encore déficitaire. Pour la direction du Club elle-même, les conditions pour qu’il n’en soit pas ainsi sont très (et sans doute,trop) nombreuses.
Moins 35 millions d’euros en 2009/2010, puis moins 28 millions les deux exercices suivants, et enfin moins 20 millions pour 2012/2013, le dernier exercice en date : pour la quatrième année consécutive, les comptes de l’Olympique Lyonnais restent scotchés dans le rouge.
Au cours de l’exercice 2012/2013 (du 1er juillet au 30 juin), l’Olympique Lyonnais a affiché un chiffre d’affaires de 137,6 millions d’euros, en recul de 9,5 millions d’euros par rapport au précédent exercice (- 6 %).
Les cessions de joueurs en forte hausse
Tous les produits des activités sont en recul…sauf celui des produits de cessions des joueurs qui enregistre une forte hausse de 21 millions d’euros. Une bonne nouvelle sur le plan comptable, mais une moins bonne sur le terrain car en « vendant » ses meilleurs éléments, le Club voit son potentiel s’amoindrir.
C’est très bien de s’appuyer sur les jeunes joueurs talentueux sortant du centre de formation maison, mais ils n’ont pas toujours suffisamment d’expérience. Et l’on sait qu’une bonne équipe est le fruit d’un équilibre entre la jeunesse et la fougue et des joueurs d’expérience.
Hormis ce poste en hausse, tous les autres produits sont en recul. Faute de résultats, les spectateurs sont moins présents dans les tribunes (- 5,4 millions d’euros), la pub et les partenariats rentrent moins (- 2,5 millions d’euro), l’OL ayant quitté la Ligue des Champions, les droits TV ont piqué du nez (- 20,1 millions d’euros) et les produits dérivés d’une équipe qui ne fait plus rêver reculent bien évidemment (- 2,5 millions d’euros).
Les produits d’activité ont perdu 30,5 millions de recettes cette année
Au total, la pilule est amère : – 30,5 millions d’euros. Un chiffre important que les cessions de joueurs ne peuvent totalement combler : d’où ce résultat net de – 20 millions d’euros.
La baisse des charges de personnel (- 16, 8 millions d’euros) et la bonne tenue des cessions de joueurs permet néanmoins une amélioration de l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE) qui s’établit à 10,5 millions d’euros, en augmentation de près de 48 % par rapport à l’exercice précédent.
Jean-Michel Aulas, président du Club avait promis un retour dans le vert lors du prochain exercice. Possible, mais la lucidité amène à penser que c’est peu probable.
C’est la direction du Club elle-même qui liste le-trop?- grand nombre des conditions pour un retour de l’Olympique Lyonnais à meilleure fortune financière : « Le Club maintient son objectif de retour à l’équilibre d’exploitation sur l’exercice 2013/2014 », précise la direction.
Avant de lister aussitôt : « Sous réserve d’une présence en haut du tableau de Ligue 1, d’une bonne performance en Europa League, de la réalisation du plan de cession de joueurs renforcée par rapport au plan initial et hors…impact éventuel de la taxe exceptionnelle de solidarité sur les hautes rémunérations, la taxe à 75 % »... Ça fait beaucoup.
Très aléatoire donc, au vu notamment de la place de l’OL, plutôt présent ces derniers temps dans la deuxième partie de tableau du championnat de France que dans la première.
Il faudra sans doute attendre quelque peu pour que les comptes se redressent. Que le stade soit construit ? « Ce stade devrait générer une nouvelle dynamique de croissance et de pérennisation des revenus du Groupe, avec un objectif de revenus additionnels annuels de 70 millions d’euros minimum, cinq ans après l’ouverture du stade »…. Bref, les joueurs auront quelques matches sous les semelles, avant que le Stade permette à L’OL de gagner de l’argent.
A moins que le « naming », c’est-à-dire le fait de le baptiser d’un nom commercial, moyennant finance, passe par là.
Le cours de Bourse en recul de 32 % depuis le début de l’année
Pour l’heure, le cours de Bourse est à l’aune de ces mauvais résultats financiers et sportifs : il a encore reculé de 32 % depuis le début de l’année (- 85 % depuis cinq ans), plongeant désormais sous les… 2 euros !
Il faut donc avoir le cœur bien accroché pour rester actionnaire d’OL Group. Mais peut-être un jour, sera-ce, comme on dit dans le jargon boursier, une valeur « recovery », c’est-à-dire susceptible d’un retournement spectaculaire. Mais quand ?