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Banque de France Entrepreneuriat féminin

La Banque de France a organisé le 21 janvier, dans ses locaux de Lyon confluence, une conférence-débat sur le thème des « Femmes et l’entrepreneuriat ». Cette conférence, présidée par Florence SCREVE-SZELES, directrice générale adjointe à la Banque de France en charge de la RSE, a permis de faire le point sur l’implication des femmes dans l’activité économique en Auvergne-Rhône-Alpes.

On ne rappellera jamais assez l’évolution de la place de la femme dans la société française. Tout d’abord, en commençant par le droit de percevoir un salaire avec l’autorisation de leur mari en 1907. Puis, leur importance pour faire fonctionner l’économie au cours de la Première Guerre Mondiale 14-18 et le rappel du principe de l’égalité salariale mis en place en 1972. Et enfin, l’intégration des femmes au sein des conseils d’administration en 2011.

Les femmes et l’entrepreneuriat en Auvergne-Rhône-Alpes : des chiffres en progression

L’analyse des données économiques 2019 réalisée par la Banque de France dans la région Auvergne-Rhône-Alpes met en lumière quelques chiffres clés :

  • 24.4 % des entreprises sont dirigées par des femmes, soit 117.313. Ces données sont légèrement supérieures à la moyenne nationale qui s’établit à 23.8 %,
  • 65 % des entreprises gérées par des femmes sont dans les activités de services et 23 % dans le commerce contre 45 % et 17 % des hommes,
  • 5.255 ont un chiffre d’affaires supérieur à 750.000 €, ce qui représente 15 % de l’ensemble des entreprises cotées par la Banque de France en AURA.

En termes de performance économique, si l’on rapporte le résultat courant avant impôts au chiffre d’affaires, les femmes devancent les hommes dans le domaine du commerce (4.1% pour les femmes contre 3.2% pour les hommes) sont à égalité dans le monde de l’industrie et sont en retrait dans les services (6.9% pour les femmes contre 8.6% pour les hommes).

Briser les stéréotypes

De plus, une enquête menée par la Banque de France auprès de dirigeants et acteurs économiques de la région AURA a mis en lumière que la motivation des femmes cheffes est d’être indépendantes financièrement, de s’épanouir à titre personnel et de facto relever les challenges qui s’offrent à elles. Enfin, il ressort de cette enquête que la reprise d’entreprise familiale permet de créer ses propres valeurs professionnelles, personnelles et sociétales.

Cependant, les femmes peuvent s’autocensurer comme entrepreneur, car leur juste équilibre est triangulaire entre vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle, souligne Françoise ROUDIER (directeur général de l’ESC CLERMONT Business School).

 » Les stéréotypes se forgent dès la petite enfance via notamment les illustrations relatives aux métiers et professions contenues dans les manuels scolaires. Par conséquent, il faut du temps pour modifier « les rôles modèles » qui peuvent empêcher les femmes de se projeter dans un rôle d’entrepreneur, les stéréotypes ont la vie dure… »

Pour Anne-Sophie PANSERI (directrice générale de MAVIFLEX et présidente nationale des Femmes chefs d’entreprises) :

 » Lors de leurs premières expériences professionnelles, les femmes optent pour des postes de salariés qui offrent une stabilité professionnelle et permettent de construire confortablement sa vie personnelle ». La Présidente nationale des Femmes chefs d’entreprises s’investit dans les réseaux professionnels féminins afin de porter haut le message que l’entrepreneuriat est ouvert aux femmes.

Selon Rémy BOURDIER (président du réseau Entreprendre AUVERGNE, et dirigeant du Groupe OVIANCE) :

 » les hommes ne semblent pas tout à fait prêts à faire bouger les choses et laisser une place aux femmes dans l’entrepreneuriat. Ils doivent lutter contre leurs propres craintes d’une perte de pouvoir vis-à-vis de l’évolution de la place de la femme dans la société. Les femmes doivent développer une confiance accrue pour pouvoir balayer et contrecarrer tous les schémas sociaux.  »

 

Crédit photo : @Banque de France.