La Biennale de la Danse fait valser les millions
Guy Darmet quittera en juillet prochain la Maison de la Danse de Lyon et la Biennale sur un feu d’artifice. La Biennale 2010 affiche la plus grande participation jamais rencontrée depuis la création de la manifestation : 95 000 spectateurs, soit 10 000 de plus qu’en 2008. Ce qui a nécessité 10 300 repas, 5 100 nuitées et l’appel à 473 fournisseurs pour l’ensemble des prestations.
Les retombées économiques peuvent être estimées entre 10,5 et 20 millions d’euros. Et ce n’est pas fini : la future Maison de la Danse 3ème génération qui pourrait voir le jour à Confluence représenterait, si elle voit le jour, un investissement de près de 100 millions d’euros.
Bien sûr, la Biennale de la danse qui vient de se terminer ne se résume pas qu’à l’aune des chiffres. Pina Bausch, Prejlocaj, Bill T. Jones et bien d’autres ont suscité l’adhésion du public par l’émotion véhiculée par leurs spectacles. Avec plusieurs dizaines de créations, la Biennale a permis de faire l’état des lieux de la danse dans le monde. Aucun doute : ce langage artistique qui transcende les cultures se porte à merveille.
Il reste qu’une telle manifestation dans une ville comme Lyon est aussi un événement économique qui a drainé cette fois une participation record de 95 000 spectateurs : 10 000 de plus qu’en 2008. Il a fallu nourrir, loger les artistes, les professionnels de la danse, les 216 journalistes, les 72 photographes venus du monde entier.
Pour ce faire, la Biennale de la Danse qui, sous la houlette de Sylvie Burgat, est (fort bien) gérée par la même entité que la Biennale d’art contemporain, affiche des chiffres très précis. Au cours du Festival, 10 300 repas ont été servis. Les artistes, professionnels et journalistes ont bénéficié de 5 100 nuitées. L’ensemble des prestations a nécessité l’appel à 573 fournisseurs.
Pendant près d’un mois, la Biennale n’a été ni une TPE, ni une PME, mais une ETI (Entreprise de Taille Intermédiaire) puisqu’elle a fait travailler 536 personnes (336 salariés de la Biennale et 200 salariés des lieux d’accueil).
On estime en général qu’un festival de cette ampleur représente en termes de retombées économiques un multiple situé entre 1,5 et 3 de son budget. Sachant que la Biennale 2010 affiche un chiffre d’affaires de près de 7 millions d’euros, ce sont entre 10,5 et 21 millions d’euros qui ont été injectés dans l’économie régionale.
Un bon booster économique pour cette rentrée. La Biennale de la danse 2010 a en tout cas permis d’installer sans doute pour longtemps Lyon parmi l’une des principales capitales mondiales de la danse. En témoigne le chiffre de professionnels, directeurs de salles, organisateurs de spectacle, tourneurs, venus de tous les continents à avoir effectué le déplacement : 1 041, soit plus du double de 2008.
Après Guy Darmet, ce bel édifice va-t-il rester pérenne ? Le créateur et responsable de la Maison de la Danse et de la Biennale a confirmé qu’il partirait début juillet 2011.
La qualité de celle qui va lui succéder, Dominique Hervieu, à la fois chorégraphe et directrice du théâtre national de Chaillot à Paris plaide pour l’affirmative. L’ambition de Gérard Collomb, maire de Lyon, est d’accentuer plus encore le rôle de Lyon comme capitale internationale de la danse. Un choix qui passe par un projet d’ampleur : la création d’une Maison de la danse 3ème génération dans le nouveau quartier de la Confluence. Un projet sur lequel a travaillé Guy Darmet et qu’il lègue à celle qui lui succède.
Prévu pour le prochain mandat (en cas de réélection bien sûr), il serait pour partie financé par l’Etat confirme Guy Darmet. Il est vrai que l’investissement est à l’aune des ambitions : 100 millions d’euros ! Décidément, la danse à Lyon fait valser les millions.
Photo : Sylvie Burgat et Guy Darmet, à l’occasion du bilan de la Biennale de la danse 2010.