La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes 1ère banque à vouloir créer son incubateur et sa pépinière d’entreprises
Au tout début 2016, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes installera ses 700 collaborateurs sur les derniers étages de la Tour Incity de la Part-Dieu. Plutôt que de vendre ses anciens locaux, tout proches, elle a décidé de les transformer en incubateur, en pépinière et en lieu d’accueil pour PME.
Pendant longtemps les incubateurs et les pépinières d’entreprises ont été l’apanage de la sphère publique.
Puis les entreprises privées, à l’instar de la SSII lyonnaise Visiativ de Laurent Fiard, créatrice d’Axeleo, se sont rendu compte qu’elles avaient tout intérêt à s’entourer d’un essaim de start-up. Plus récemment, la CGPME, désireuse de surfer sur cette tendance a même appelé ses PME adhérentes a accueillir, elles aussi, dans leurs locaux des jeunes pousses.
Des entreprises privées, mais pas encore des Banques. C’est fait désormais : la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes (CERA) vient de décider de franchir ce Rubicon entrepreneurial.
Stéphanie Paix, la très active présidente du directoire de la CERA vient d’annoncer qu’elle allait non seulement accueillir une pépinière d’entreprise, mais encore un incubateur ; mais encore, des PME. Au cœur de la Part-Dieu où se sont surtout les grands groupes qui désormais tiennent le haut du pavé.
Stéphanie Paix et son équipe ont saisi l’opportunité du regroupement des sept-cents salariés de l’entreprise de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes au sein des derniers étages de la tour Incity, la plus haute de la Part-Dieu avec ses deux cent mètres d’altitude, au début de l’année prochaine, pour utiliser ses futurs anciens locaux à d’autres fins.
La Caisse d’Epargne occupera 44 % de la superficie de la Tour, la SNCF, le reste.
« Nous n’envisageons pas de les vendre, mais après réhabilitation, voire même si nécessaire une phase de démolition et de reconstruction totale », explique la présidente du directoire.
Vingt-mille mètres carrés pour accueillir une pépinière, un incubateur et des PME-PMI.
« Nous voulons transformer les 20 000 m2 de locaux où nous sommes encore installés en un vaste lieu dédié à l’accompagnement des entreprises, à tous les stades de leur développement », précise-t-elle.
On y trouvera ainsi une pépinière d’entreprise, mais aussi une plateforme de l’innovation et un incubateur.
« Notre idée n’est pas de créer un incubateur de plus, mais de nous poser la question de savoir ce dont a actuellement notre territoire et de répondre très précisément à ce besoin. »
Le reste des plateaux de 1 000 m2 environ, chacun, seront également utilisés pour accueillir des PME-PMI, « leur offrant un accès à la Part-Dieu d’où elles sont actuellement absentes », constate Stéphanie Paix.
« Bien sûr les prix de location seront étudiés pour qu’ils soient abordables aux PME », précise-telle.
Cette opération ne sera pas portée directement par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, mais par la « Fondation d’entreprise Caisse d’Epargne Rhône-Alpes » qu’elle a créée.
Une image totalement renouvelée ?
Si l’idée est désormais lancée, ses modalités d’application restent à mettre en œuvre. Ainsi, une réflexion est engagée au sein de la Caisse d’Epargne pour savoir si les start-up qui seront accueillies feront partie de la sphère de l’Economie Sociale et Solidaire, un monde dont la Caisse d’Epargne est proche ou s’il s’agira de start-up de secteurs plus classiques : la question se posera, alors : quelle spécialisation ?
Pourquoi une telle démarche, pour le moins originale pour un établissement bancaire ? « Nous nous sommes interrogés pour savoir ce que nous serions susceptibles de faire qui marque notre territoire : nous avons pensé qu’être à l’origine de création d’emplois et de développer l’entrepreneuriat avait du sens », précise Stéphanie Paix.
D’ores et déjà, des contacts ont été pris avec de Grandes Ecoles, avec l’Université Lyon 3, mais aussi avec le Medef et la CGPME.
A coup sûr cette initiative est la première de ce type au sein du réseau français des Caisses d’Epargne, mais aussi très probablement au sein du monde bancaire français.
La Caisse d’Epargne qui est souvent perçue comme une vieille dame de la banque-elle a deux cents ans d’existence-pourrait à cette occasion s’octroyer une image beaucoup plus fun.