La commission d’enquête publique retoque une bonne part du Règlement Local de Publicité voulu par la Métropole lyonnaise…
Pan sur les doigts ! La commission d’enquête publique s’est montrée défavorable au projet de nouvel RLP (Règlement Local de Publicité) proposé par l’exécutif écologiste. Destiné à être adopté en juin 2023 par les élus, il va devoir être amendé.
Mais déjà en quoi consistait le projet qui dès le début avait fait grincer les dents d’un certain nombre d’entrepreneurs de la Métropole lyonnaise ?
Il vise à réduire la pub dans l’espace urbain “au profit d’espaces de créations artistiques”.
L’exécutif était d’ailleurs passé directement dans la foulée aux travaux pratiques en inaugurant alors une fresque de “street art”, 152 avenue Roger Salengro à Villeurbanne, à proximité d’un panneau publicitaire qui avait été retiré.
A cette occasion, s’appuyant sur le fait que c’est aussi “la volonté de nombreux élus de la Métropole”, Bruno Bernard, président de la Métropole avait annoncé en mars 2021 sa décision dans un premier temps de supprimer 45 panneaux publicitaires.
Interdiction des écrans numériques
Une première mesure accompagnée aussi par la décision d’interdire dans la Métropole “tout écran numérique”, ainsi que l’extinction des publicités de minuit à 6 heures du matin ; mais aussi l’interdiction des publicités lumineuses en toitures…
Autre projet à terme : “dissocier dans le contrat Velov’, le contrat spécifiquement dédié aux vélos et celui de la gestion des panneaux publicitaires”
En balance de ce projet se trouvent les apports financiers de la pub à la Métropole, à travers la “taxe locale sur la publicité extérieure” qui rapporte tout-de-même 6,5 millions d’euros à l’Agglomération !
Le manque à gagner potentiel n’est donc pas négligeable.
Or, la commission d’enquête publique a récemment émis à l’unanimité un avis défavorable concernant ce Règlement Local de Publicité.
La commission d’enquête publique a pointé du doigt plusieurs volontés des écologistes, à commencer par l’interdiction des panneaux publicitaires numériques.
« Un manque de cohérence »
« Consciente des nombreux effets négatifs du numérique, la commission s’étonne néanmoins de l’interdiction de son utilisation pour les panneaux publicitaires, les pré-enseignes et enseignes. Elle estime en effet que de nombreux paramètres permettent de l’encadrer efficacement pour en réduire les effets négatifs. Elle indique également qu’il s’agit d’une technologie présentant de réels atouts en matière de rapidité de diffusion, de facilité de mise en œuvre et de possibilité pour un unique support de diffuser un grand nombre de message », indique le rapport de la commission.
Cette même commission estime aussi que la Métropole fait preuve d’un « manque de cohérence » puisqu’elle entendait continuer à utiliser ces panneaux pour la diffusion d’informations municipales.
« La Métropole de Lyon en prend acte et travaille à la prise en compte dans le document final du RLP des réserves émises par la Commission. (…) La Métropole va ainsi encadrer les dispositifs numériques (sans les interdire) dans les vitrines et les journaux d’information municipaux et assouplira les règles de densité des panneaux publicitaires pour une meilleure cohérence globale », a réagi sur Twitter Philippe Guelpa-Bonaro, vice-président de la Métropole chargé de la Réduction de la publicité.
Autres points noirs du RLP selon le rapport de la commission d’enquête publique : l’interdiction des bâches publicitaires qui ne serait pas comprise par les Lyonnais puisqu’elles resteront sur les chantiers des monuments historiques, les risques de conséquences économiques pour les professionnels de la pub et les entreprises et commerçants qui l’utilisent, et l’extinction des enseignes lumineuses. »
Le RLP devra donc être remanié assez sérieusement pour être voté au conseil métropolitain des 26 et 27 juin prochains…