La crise est désormais loin derrière : les prix du beaujolais et surtout des crus sont nettement repartis à la hausse
Ils ont effectué de belles vendanges, même si la quantité n’est pas exceptionnelle, mais c’est tant mieux pour la qualité, car elle a été au rendez-vous cette année.
Mais surtout, après avoir traversé une sévère crise qui s’est traduite par de nombreux arrachages de vignes, le beaujolais commence à retrouver la faveur des consommateurs et notamment des plus jeunes.
Les capitaines d’industrie lyonnais lorgnent à nouveau le Beaujolais
Les beaujolais et beaujolais village, mais surtout les crus ont vu leur cours quasiment doubler ! Le viticulteur Emmanuel Jambon présent en Brouilly et Côtes-de-Brouilly qui représentent 25 % de l’ensemble des crus du Beaujolais explique : « C’est indirectement un effet covid et du retour en grâce des beaujolais. Le cours des Brouilly et Côtes-de-Brouilly étaient de 220 euros l’hectolitre en 2020. Il est désormais à près de 400/420 euros. » Et c’est le cas pour les neuf autres crus, ainsi que des beaujolais et beaujolais villages qui reprennent tous de la sorte des couleurs.
Il faut savoir que selon les calculs effectués dans le vignoble, en dessous d’un prix de vente de 330 euros l’hectare, en comprenant les salaires, une exploitation ne dégageait pas de marge.
Il s’agit sans doute là aussi de la conséquence des mesures assez vigoureuses prises pour éradiquer les racines de la crise qui pendant de nombreuses années a secoué le vignoble du Beaujolais et amené de nombreux arrachages de ceps de vigne.
Une bonne preuve de ce retour en grâce qui n’a pas échappé aux capitaines d’industrie lyonnaise : à l’instar de quelques autres, c’est Jean-Claude Lavorel à l’origine d’un groupe hôtelier spécialisé dans le luxe qui a racheté récemment le château des Ravatys qui suite à un legs, appartenait auparavant à l’Institut Pasteur.
Ce retour à meilleure fortune donne des idées et redynamise toute la filière.
Ainsi, par exemple, pour éviter les à-coups, les crus Côtes de Brouilly et Brouilly ont décidé de mettre en œuvre une revendication de longue date : créer des réserves les bonnes années pour pallier les mauvaises : « il s’agit de recréer des stocks pour éviter les petites années et de maintenir les cours », détaille Emmanuel Jambon.
Une marque : « 484 »
Autre innovation : la création d’une marque collective, « Terre de Brouilly » dont Emmanuel Jambon est le président et qui compte déjà 23 adhérents.
Cette marque met désormais sur le marché des volumes importants et ce, deux fois par an, au printemps et à l’automne , sous la forme d’un vin intitulé « 484 », l’altitude de l’emblématique « Mont Brouilly », dominé par la chapelle Notre-Dame-des-raisins.
La prochaine étape que se sont fixés les viticulteurs de ces deux crus du Beaujolais : la création, comme en Bourgogne de 19 lieux-dits répertoriés en 1ers crus.
Pour appuyer ce projet ,une campagne d’images qui met en scène le Mont Brouilly en version jour et nuit vient d’être lancée…
L’époque qui voyait Lyon snober les beaujolais est révolue. Beaujo is back !