La Fondation Abbé-Pierre tire la sonnette d’alarme !
Triste bilan ! Qui plus est pas réellement surprenant. La Fondation Abbé-Pierre vient de publier son nouvel éclairage régional sur l’état du mal-logement en Auvergne-Rhône-Alpes et celui-ci est bien sombre. Trois données sont particulièrement pointées du doigt. Tout d’abord, la baisse de 29% de la production de logements sociaux sur la période 2016-2023 semble inquiétante (-58% sur la Métropole de Lyon sur les Plais et Plus, ndlr). D’autant qu’en parallèle, en 10 ans, près de 82 000 logements à loyers accessibles ont disparu en dans la région. Troisième point, il est spécifié que le nombre de demandeurs a augmenté de 8%, rien que sur la période 2022-2023 et que le nombre de logements à attribuer à sensiblement baissé.
Ce bilan a bien sûr des conséquences directes : l’attente de logement longue se compte en années, et amène les personnes à bricoler des solutions d’attente chez des tiers, des options coûteuses rapportées à des revenus modestes (Airbnb ou hôtel en début de mois), voire le recours à des solutions de fortune (véhicule, lieux protégés de type parc, bois); le coût élevé du logement dans le parc social se télescope avec des budgets faibles et limités; enfin, l’entretien et l’état du parc social, actuel, est signalé par les ménages locataires comme un facteur nouveau de difficultés.
Pour Véronique Gilet, directrice générale de l’agence Aura de la Fondation Abbé-Pierre, « Ces problématiques se font le miroir des enjeux du parc locatif social. Le retrait en matière de politiques publiques du logement affecte le logement social avec pour effet de faire apparaitre des dysfonctionnements nouveaux bouleversant la vie des demandeurs et des locataires de ce parc. »
Produire plus de logements, accessibles !
Face à ce constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre exhorte les pouvoirs publics à :
– produire des logements en nombre suffisant là où sont concentrés les besoins,
– proposer des loyers abordables aux ménages les plus modestes,
– assurer l’entretien et garantir la qualité de ces logements,
– réintroduire de la proximité entre associations et bailleurs sociaux, afin que les conditions de vie des ménages soient rendues dignes dans des délais acceptables.