La Matmut donne son nom pour 7,5 millions d’euros au nouveau stade du LOU à Vénissieux
La Mutuelle d’assurances rouennaise Matmut a paraphé le premier accord de « naming » pour un stade de rugby en France. Il concerne le stade provisoire et flambant neuf de 8 000 places que le LOU vient d’édifier à Vénissieux.
Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais en rêvait. Mais ce sont les dirigeants du LOU, à commencer par son actionnaire majoritaire (à 51 %), Olivier Ginon, le Pdg de GL Events, qui ont signé les premiers. Il s’agit de ce que les anglo-saxons appellent le « naming », consistant pour une entreprise, à donner, moyennant contribution, son nom à une enceinte sportive, à l’instar, par exemple de l’« Emirates Stadium » du club anglais Arsenal, dédié à la compagnie aérienne du Golfe arabique. .
Le nouveau stade (provisoire, en principe pour cinq ans) que le LOU vient d’édifier en un temps record à Vénissieux porte ainsi d’ores et déjà le nom de « Matmut stadium ».
La mutuelle d’assurances dont le siège est à Rouen a déboursé pour ce faire 6 millions d’euros, soit près de 8 % de son budget de communication annuel selon son président, Daniel Havis, auxquels il faut ajouter 1,5 million pour que la Mutuelle puisse arborer son logo sur les maillots des joueurs. Une jolie somme si l’on considère que le stade est neuf et n’a donc pas d’histoire prestigieuse et n’est pas construit pour durer. A comparer avec le produit du futur « naming » du Stade de Lumières de Décines, escompté par Jean-Michel Aulas : 160 millions d’euros…
Le « Matmut stadium » a été inauguré vendredi 30 septembre par les dirigeants du LOU et des élus, dont Gérard Collomb et un représentant de la mairie de Vénissieux.
La Matmut, surtout spécialisée dans l’assurance automobile et habitations, a les moyens de parier sur un club lyonnais encore bien jeune dans l’élite nationale du rugby : comptant 5 200 salariés et gérant 6,4 millions de contrats, elle a réalisé en 2010, 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Les 6 millions d’euros mis par la Matmut dans ce « naming »,vont permettre de financer ce stade destiné à accueillir l’équipe désormais dans le Top 14 du championnat de France de Rugby ; et qui selon Olivier Ginon a coûté près de 15 millions millions d’euros. A titre de comparaison, selon son président, Yvan Patet, le budget prévisionnel du club de rugby lyonnais pour la saison 2011/2012 est de 14,8 millions d’euros. Soit près du double de celui de la saison précédente, lorsque le LOU évoluait encore en pro-D2 (8,5 millions d’euros).
Construit par le promoteur-constructeur EM2C, maître d’œuvre de l’opération, avec l’appui de deux sociétés d’actionnaires et partenaires du Club (Serfim de Guy Mathiolon, en tant que concepteur aménageur des sols et GL Events qui a assuré la conception de l’ensemble), ce stade provisoire est sorti de terre en l’espace de 82 jours !
Succédant au stade Vuillermet, le site qui se déploie sur six hectares, offre 8 000 places (deux tribunes latérales et une trentaine de loges, vestiaires, une salle de musculation pour les joueurs). Il permettra aussi aux différents sponsors du groupe de monter des opérations de communication, grâce à un restaurant, « La Bodega » et deux espaces réceptifs : un Lounge bar de 375 m2, ainsi qu’une grande salle de 1 125 m2.
Le stade est terminé, mais ne possédant pas encore les autorisations, le match Castres/Lou, marqué par une défaite sur le fil (16/18) des Lyonnais, s’est déroulé vendredi 1er octobre à Gerland. Ce stade pour l’heure dévolu à l’OL accueillera toutefois les quatre ou plus importants matches de l’année du LOU, ceux nécessitant une jauge plus importante que les 8 000 du nouveau stade vénissian.
Sachant qu’à terme, lorsque l’OL aura construit à Décines son Stade des Lumières, le LOU devrait en principe quitter Vénissieux pour Gerland d’ici cinq ans. En espérant alors que les spectateurs seront suffisamment nombreux pour ne pas se sentir trop seuls. Tout dépendra d’ici là du parcours du LOU et de sa montée en puissance parmi l’élite. Et de l’appétence des Lyonnais pour le rugby, version élite…