La plateforme culturelle lyonnaise mytoc.fr baisse le rideau
Partant du constat qu’en moyenne les salles de spectacles sont à moitié vides en France, la start-up lyonnaise mytoc.fr entendait remettre sur le marché ces invendus pour les recycler. Mais ce n’était pas qu’un site où l’on trouvait des places de spectacles à tarifs réduits, Mytoc se voulait aussi un média à part entière. Malheureusement l’expérience vient de se terminer. Mutoc vient de baisser pour la dernière fois le rideau.
Six places de spectacles sans dates limites pour 49 euros ; ou encore un nombre illimité de spectacles pendant un an pour deux, et ce, pour seulement… 129 euros. Le tout regroupé sur un rectangle de plastique format de carte de crédit : c’est ce que proposait la start-up lyonnaise Mytoc.fr., mettant en avant « la révolution » que son concept est en train d’initier.
Les créateurs de mytoc, Philippe Brunet-Leconte, directeur de publication, celui qui a créé et développé Lyon-Mag à Lyon et Nadège Michaudet, rédactrice en chef, avaient frappé à la porte de toutes les institutions culturelles, petites et grandes en leur proposant de distribuer leurs invendus.
Soixante partenaires culturels
Un contrat de troc a ainsi été engagé au démarrage, en 2017, avec soixante « partenaires culturels »
Mytoc était devenue une plateforme culturelle où l’on peouvait trouver des places de spectacles, mais aussi un média où l’on parle des spectacles estampillés mytoc, mais aussi les autres.
La start-up était installée dans une péniche bariolée stationnée sur les bords de Saône.
Séduisante, l’idée avait séduit une trentaine de chefs d’entreprise lyonnais qui de Laurent Fiard (Visiativ) à Olivier Ginon ( GL events) avaient mis la main à la poche et apporté les 300 000 premiers euros qui avait permis l’amorçage du projet.
La Bpi (Banque publique d’investissement) accompagnait également mytoc à hauteur de 200 000 euros.
Malheureusement, ce projet original a fait long feu.
Bilan déposé à l’automne
« Depuis le printemps dernier, nous avons essayé de convaincre un partenaire d’accompagner notre projet et notamment notre développement dans les autres grandes villes françaises. Seule solution pour parvenir à un équilibre. En vain », soupire Nadège Michaudet, la présidente de Mytoc.
Le bilan de la société a donc dû être déposé à l’automne dernier.
Le tribunal de commerce avait accordé un sursis jusqu’en janvier pour trouver un repreneur.
« La conjoncture économique et sociale difficile n’est pas, aujourd’hui, favorable pour inciter des investisseurs à soutenir un média culturel », explique Nadège Michaudet.
Au final, « nous sommes aujourd’hui contraints de tourner la page », déplore la co-créatrice de Mytoc.
Pour les utilisateurs, les cartes spectacles sont encore valables jusqu’à début mars : plus de 70 spectacles sont en ligne…