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La région Auvergne-Rhône-Alpes va acquérir trois rames de trains hydrogène et investir dans Railcoop Lyon/Bordeaux

Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes affiche deux marqueurs majeurs au sein de sa politique : le rail et l’hydrogène.

Rien d’étonnant donc s’il a décidé de lier les deux ; et ce, pour 52 millions d’euros.

Laurent Wauquiez a en effet annoncé lors de la dernière session du conseil régional son intention d’expérimenter, parallèlement à d’autres régions, le train à hydrogène, « qui représente une alternative innovante et intéressante aux trains diesels circulant sur les lignes non-électrifiées ». Et ce, “d’autant que la Région dispose d’une concentration très importante d’acteurs de la filière hydrogène sur son territoire…”

Deux axes non électrifiés ont été choisis pour cette expérience. Ils concernent pour une bonne part l’Auvergne : Moulins / Clermont-Ferrand / Brioude (70 km) et Clermont-Ferrand / Lyon (136 km).

Les premiers essais sont prévus pour 2023.

596 millions d’euros pour le rail

Pour ce faire, la Région va acquérir trois rames de trains hydrogène.

Mais il ne s’agit là que d’une partie du budget que la Région entend investir dans le rail et la mobilité locale : au total 596 millions d’euros ; et ce, dans le cadre du Plan de relance Etat-Région.

Ce qui devrait permettre d’accélérer la politique en faveur du rail.

RER à la Lyonnaise

Ce qui devrait aussi permettre la mise en place, comme en région parisienne d’un « RER lyonnais », en l’occurrence des dessertes cadencées toute la journée (tous les quarts d’heure, par exemple) au sein de la Métropole lyonnaise, mais aussi reliant aux gares lyonnaises, les villes situées tout autour (Vienne, Bourgoin, Villefranche, Bourg-en-Bresse, etc.).

Ce qui devrait permettre une utilisation plus large et plus facile du transport ferroviaire. Le chantier est en tout cas lancé, mais sa mise en place va prendre du temps.

Laurent Wauquiez a expliqué qu’il s’exprimerait « bientôt » sur ce projet de RER qui constituait par ailleurs l’une des promesses de campagne de Bruno Bernard, devenu le président (EELV) de la Métropole de Lyon, ce qui pourrait faciliter les choses.

Réouverture des trains de voyageurs sur la rive droite du Rhône

Autre projet mis en avant par le président de la Région : la réouverture aux voyageurs de la ligne ferroviaire de la rive droite du Rhône, de Nîmes à Lyon, via Givors, pour l’instant seulement dévolue au transport de marchandises, alors que de nombreuses gares à l’abandon ou inutilisées jalonnent ce parcours.

Ce retour des voyageurs sur la rive droite du Rhône se ferait par étape, d’abord via l’Ardèche.

Le retour du Lyon/Bordeaux ?

Enfin, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes n’exclut plus d’intervenir au capital, comme partenaire, dans le projet de coopérative ferroviaire Railcoop qui entend profiter de l’ouverture totale à la concurrence pour relancer la ligne Lyon/Bordeaux, abandonnée depuis 2014 par la SNCF.

Le projet est sur les bons rails : le seuil de 1,5 million d’euros nécessaire pour obtenir à la fois la licence d’opérateur ferroviaire et le certificat de sécurité est désormais atteint par la coopérative qui est basée à Figeac dans le Lot.

Le ministère des Transports statuera en mars prochain. Une des raisons de cet appui concerne le fait que cette ligne aura des arrêts en Auvergne (Montluçon, Roanne, notamment) “il y a donc un enjeu régional”, explique Laurent Wauquiez.

Si l’on rajoute à tout cela la relance des trains de nuit à l’échelon européen dont certains devraient passer par Lyon, et encore la poursuite des travaux du Lyon-Turin “fortement” soutenus par Laurent Wauquiez, alors que le maire de Lyon et le président de la Métropole s’y opposent ; aucun doute, la décennie à venir sera ferroviaire.

Mais d’ici là il faudra que le nœud ferroviaire lyonnais ne se transforme pas en goulet d’étranglement…