La société lyonnaise Akka signe un important contrat d’intégration des satellites Galileo
Le programme européen Galileo destiné à supplanter le GPS américain est enfin dans les starting-blocks. Les premiers satellites destinés à ceinturer la terre, devraient s’envoler en 2014. Un marché de 5,5 milliards d’euros dont une société lyonnaise d’ingénierie, Akka Technologies, bénéficiera pour une part. Elle vient de signer un important contrat en Allemagne pour prendre la responsabilité de l’intégration complexe et du processus de test final de quatorze satellites. Un contrat qui devrait, grâce au gain de notoriété apporté, l’amener à se développer encore plus outre-Rhin où elle emploie déjà 500 personnes. Akka vise un doublement de son chiffre d’affaires d’ici cinq ans.
Le moins que l’on puisse dire est que le programme européen Galileo, destiné à supplanter le GPS américain en Europe et renforcer de ce fait l’indépendance et la compétitivité de l’Union Européenne a pris du retard : quatre ans, au total.
Il est vrai qu’il s’agit là d’un programme particulièrement lourd, estimé à l’heure actuelle à 5,5 milliards d’euros. Mais il est vrai que le jeu en vaut la chandelle : selon les estimations de la Commission européenne, la valeur du marché mondial des applications de navigation par satellite pourrait doubler d’ici 2020, pour atteindre 240 milliards d’euros.
Un premier marché portant sur quatorze satellites a enfin été lancé sur les 30 satellites que doit compter à terme Galileo. Les premiers satellites doivent s’envoler en 2014.
Parmi les sociétés désignées par le consortium Galileo pour construire la première tranche de quatorze satellites figure une société allemande, basée à Brême : OHB System AG. Or, cette dernière vient de choisir le Groupe lyonnais Akka Technologies comme partenaire principal pour piloter le processus complet d’assemblage, d’intégration et de test pour les quatorze premiers satellites Galileo. Ce contrat est signé dans le cadre d’un programme financé par l’Union européenne.
Un contrat important pour Akka dont le montant n’a pas été divulgué. Il représente un fort enjeu pour la société lyonnaise d’ingénierie, tant en termes de chiffre d’affaires que de retombées médiatiques. En tant que partenaire principal, Akka Technologies, fournira l’expertise et la compétence pour accompagner OHB System AG dans l’intégration complexe et le processus de test final pour les 14 satellites, jusqu’à leur mise sur orbite par une fusée qui s’envolera de la base de Kourou en Guyane. « Trente ingénieurs d’Akka vont s’installer pour plusieurs années sur le site de construction des satellites à Brême », précise Stéphane Descos, directeur international d’Akka Technologie.
L’une des principales cibles de la société dirigée par Maurice Ricci étant l’Allemagne, la société d’ingénierie compte se servir de ce contrat comme levier pour se développer de manière importante dans ce pays où elle fait déjà travailler 500 personnes : 150 dans une filiale et 350 dans une société allemande avec qui elle a signé des accords de partenariat exclusifs : 3D Com Tech.
« À moyen terme, d’ici cinq ans, nous comptons bien doubler notre chiffre d’affaires » ajoute Séphane Descos. Et de préciser : « L’international est au cœur de notre stratégie avec des opportunités à saisir en croissance organique, qu’en croissance externe. » En Allemagne le groupe veut se développer en direction des secteurs où elle n’est pas encore présente : la construction ferroviaire, l’énergie et la pharmacie.
Akka Technologies a récemment regroupé sur 4 000 m2 dans le quartier de Vaise à Lyon où travaillent désormais 150 personnes, ses sites de Bellecour où était installé son siège social, de Lissieu et du cours Albert Thomas dans le 7ème arrondissement. La société d’ingénierie lyonnaise emploie 5 750 collaborateurs au total, dont un millier sont basés hors de France et 450 dans le Rhône. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros en 2010 pour un résultat net de 25 millions d’euros.
La signature du contrat allemand a accentué la progression du cours de l’action de cette société cotée en Bourse : le titre a crû depuis le début de l’année de 53 % à 23 euros. L’Europe spatiale a du bon !
Illustration-Dessin d’un des trente satellites de Galileo qui seront progressivement mis sur orbite autour de la terre.