La start-up Newcleo veut investir 3 milliards d’euros dans la vallée du Rhône pour créer un mini-réacteur nucléaire
C’est une start-up possédée par un certain Stefano Buono et deux associés qui se partage entre Turin, Londres et Lyon. Et c’est dans la vallée du Rhône riche en compétences nucléaires que cette start-up envisage d’installer son SMR, un mini-réacteur nucléaire inspiré pour une part de SuperPhénix.
Candidat à l’appel à projets » réacteurs nucléaires innovants » de France 2030, Newcleo va investir 3 milliards d’euros d’ici à 2030 dans la vallée du Rhône.
C’est à Versailles, lors de la sixième édition de » Choose France », le grand show annuel dédié à l’attractivité de la France organisé par Emmanuel Macron que cette start-up a effectué cette annonce à sensation, comme tout ce qui concerne le nucléaire.
Implantée à Lyon, Turin et Londres, donc, Newcleo développe un réacteur nucléaire de nouvelle génération utilisant du combustible recyclé.
Elle prévoit d’investir près de 3 milliards d’euros dans la vallée du Rhône d’ici 2030 avec ce projet.
Newcleo est une start-up créée par trois Italiens, Stefano Buono, ancien fondateur de la société de médecine nucléaire AAA ; Luciano Cinotti, ingénieur nucléaire qui a travaillé sur le surgénérateur Superphénix et Élisabeth Rizzotti, physicienne.
Présente à Londres (60 salariés), Turin (120 salariés) et à Lyon (70 salariés), la start-up annonce vouloir construire en Vallée du Rhône un mini-réacteur nucléaire de nouvelle génération.
Newcleo a d’abord annoncé le lundi 20 mars, le lancement d’une augmentation de capital de 1 milliard d’euros, après avoir déjà levé près de 400 millions d’euros.
Elle n’a pas eu trop de difficultés à récolter ces sommes.
Pourtant, Newcleo n’engrange aucun chiffre d’affaires et n’envisage son premier prototype qu’en… 2030.
Mais elle porte la promesse du renouveau du nucléaire. Et c’est ce qui plaît au gouvernement et aux investisseurs.
Cette promesse se traduit à, au travers de petits réacteurs modulaires à neutrons rapides, de 4ème génération programmés par plusieurs start-up dans le monde dont Newcleo.
L’entreprise a choisi le plomb comme caloporteur en raison de son faible et coût et, contrairement au sodium, le fait qu’il n’interagisse pas avec l’eau ou l’air.
La start-up s’inspire beaucoup en effet, toutes proportions gardées, bien sûr, de SuperPhénix réacteur à neutrons rapides qui utilisait ce fluide explosif. Un surgénérateur franco-italien installé à Creys-Malville à l’est de Lyon,auquel Luciano Cinotti, l’un des trois co-dirigeants de Newcleo a participé.
Rappelons que ce surgénérateur a fait partie d’un des nombreux errements de la filière nucléaire française et avait fermé ses portes en 1997 pour des raisons plus politiques qu’économiques sous la pression des Verts, à l’époque de la gauche plurielle. Il est actuellement en phase de déconstruction.
Newcleo envisage de construire un premier petit réacteur d’une puissance de 30 mégawatts ; ainsi qu’une unité pilote dédiée à la fabrication de combustibles recyclés
Un projet à suivre de près…
Photo (Newcleo), Stefano Buono