La start-up stéphanoise Lactips lève 13 millions d’euros pour remplacer le plastique par une résine issue de la caséine du lait…
Plus que jamais l’envahissement du plastique reste un défi pour la planète. D’où de nombreuses initiatives de start-up qui sont aux avant-postes pour résoudre ce problème. Exemple, la société stéphanoise Lactips qui développe un plastique biosourcé.
Plus que jamais l’envahissement du plastique reste un défi pour la planète. D’où de nombreuses initiatives de start-up qui sont aux avant-postes pour résoudre ce problème. Exemple, la société stéphanoise Lactips qui développe un plastique biosourcé.
Récemment, Lyon-Entreprises avait évoqué la start-up auvergnate Carbios qui avait fait la “une” de la prestigieuse revue “Nature” pour avoir trouvé un moyen de recycler à l’infini une bonne partie des monceaux de plastiques, en l’occurrence les PET, le plastique des bouteilles, qui étouffent la planète en les faisant digérer, par une enzyme gloutonne…
Avec à la clef la construction prévue à Saint-Fons, près de Lyon, d’une usine pour digérer des tonnes de plastiques.
Une autre entreprise vient de s’installer sur ce créneau, mais d’une autre manière, en remplaçant, elle, le PET par une autre matière biosourcée. Elle est originaire de Saint-Etienne : Lactips.
L’ambition de Lactips est encore plus importante que celle développée par Carbios car son objectif est de remplacer le plastique par un matériau, en l’occurrence une résine qui lui ressemble mais qui est issu d’une protéine du lait, la caséine.
Cette start-up composée d’une quarantaine de salariés vient de lever 13 millions d’euros auprès du fonds SPI (Société de Projet Industrie – fonds géré par Bpifrance) et de Diamond Edge Ventures (DEV), fonds d’investissement du Japonais Mitsubishi Chemical Holdings Corporation (MCHC).
“Le plastique le plus vert de la planète”
Créée en 2014 en région lyonnaise par Marie-Hélène Gramatikoff, dirigeante et cofondatrice de Lactips, puis installée depuis 2015 sur le parc Métrotech à Saint-Jean-Bonnefonds, près de Saint-Etienne, Lactips produit une résine hydrosoluble et biodégradable à partir de surplus de protéines de lait : la caséine.
“Nous avons su démontrer depuis notre création que notre matériau innovant peut entrer dans de multiples applications. Nous allons pouvoir passer à une phase industrielle tout en développant le plastique le plus vert de la planète”, s’enthousiasme la dirigeante de Lactips, Marie-Hélène Gramatikoff.
Le grand avantage : il s’agit là de plastiques innovants et naturels sans impact sur l’environnement
Elle a développé d’abord à partir de cette matière première qui prend la forme de granulés, des emballages solubles, apportant une réponse au problème des micro-résidus qui finissent dans les océans.
La société ligérienne veut également désormais développer certains emballages dans les domaines de l’alimentation et de la construction ; voire encore les emballages à usage unique.
Un site industriel de 2 500 m²
Pour ce faire, Lactips vient d’acquérir un site industriel au sein de la vallée du Gier, une ex-usine agroalimentaire de 2 500 m² aujourd’hui désaffectée.
Une usine qui devrait permettre à Lactips de porter sa capacité de production à 3 000 tonnes par an et même au-delà.
La création de nouveaux postes (R & D, opérations commerciales, industrialisation et production, supports) viendra accompagner l’ouverture de cette nouvelle usine et le développement de cette “greentech” qui emploie pour l’heure 45 salariés.
L’actionnariat de la société japonaise MCHC lui ouvre en outre les portes du Japon, pays qui a pour objectif de recycler 100 % du plastique neuf d’ici 2035 en développant des solutions de remplacements biodégradables.
« Avec son polymère naturel, biodégradable et comestible, Lactips change la donne et promet d’aider à réduire la pollution plastique dans les décharges et les océans. Lactips offre à Mitsubishi Chemical Holdings Corporation une plateforme unique pour relever les défis créés par la contamination des plastiques et nous attendons avec impatience de multiples collaborations pour résoudre ces problèmes au Japon et au-delà », se félicite Patrick Suel, président de Diamond Edge Ventures.
La future usine Lactips devrait ouvrir ses portes en 2021.
Photo (Lactips)-Une partie de l’équipe de Lactips avec au centre, sa créatrice et dirigeante, Marie-Hélène Gramatikoff.