La valeur de la semaine-L’effet Nobel de chimie : la société lyonnaise GenOway bondit de plus de 100 % en Bourse…
Une hausse de plus de 100 % en quelques jours, rare en ces temps de Bourse déprimée… GenOway a doublé de valeur en Bourse depuis l’annonce du prix Nobel de chimie, qui a mis en lumière la technologie des ciseaux moléculaires. L’entreprise a acquis le droit de les utiliser il y a deux ans pour modifier génétiquement des souris qu’elle développe à destination, notamment, de l’industrie pharmaceutique…
Connue pour ses souris génétiquement modifiées à forte valeur ajoutée sur lesquels des industries biopharmaceutique, chimique, agrochimique et agroalimentaire testent leurs produits, Genoway doit une fière chandelle au dernier prix Nobel de Chimie. Celui-ci, a, on le sait, récompensé Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna pour leur découverte des ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9.
Suite à l’attribution de ce prix, le cours de la société lyonnaise a plus que doublé à 3,40 euros, soit + 170 % depuis le 1er janvier 2020. Peu d’entreprises, même dans le secteur de la biotech, favorisé actuellement par la recherche contre la Covid-19, peuvent en dire autant !
Pourquoi ce subit engouement ? Parce que Genoway est la seule entreprise capable de fournir à ses clients les droits de propriété intellectuelle nécessaires pour utiliser des modèles de rongeurs génétiquement modifiés basés sur CRISPR-Cas9 : il s’agit des fameux ciseaux moléculaires qui ont valu le Nobel au duo féminin franco-américain.
Cette position mondiale exclusive résulte en fait de l’accord signé en 2018 avec le pharmacien Merck pour l’exploitation dans le domaine des rongeurs de son portefeuille de brevets CRISPR-Cas9.
Le système des ciseaux moléculaires est en effet un système breveté. Et quiconque veut l’utiliser doit passer un accord avec le laboratoire allemand, détenteur des droits…
Une licence exclusive
Or, GenOway possède donc « une licence exclusive mondiale pour les modèles de rongeurs ».
Grâce à cette technologie, les clients de GenOway peuvent par exemple accéder à des « modèles » humanisés, « c’est-à-dire des modèles où un gène de souris est remplacé par un gène humain. »
Ils peuvent disposer de rongeurs « imitant la maladie humaine », comme la maladie d’Alzheimer par exemple.
“Une barrière à l’entrée”
De surcroît, en raison de son efficacité et de sa facilité d’utilisation, CRISPR-Cas9 simplifie et raccourcit considérablement la phase technique de génération de modèles, y compris par exemple celle des modèles animaux Covid-19. Gain de temps, gain d’argent.
Ce prix Nobel ne change rien au business de GenOway, mais « il confirme que nous nous sommes positionnés sur la bonne technologie », a expliqué au magazine “Investir”, Benjamin Bruneau, le directeur financier de l’entreprise, qui se souvient qu’« il y a deux ans, quand on expliquait cette technologie, ce n’était pas forcément lisible. »
L’avantage d’avoir été précurseur, « c’est que nous avons mis en place des barrières à l’entrée », lance-t-il. Et donc, GenOway est beaucoup plus difficile à concurrencer.