La vente de logements neufs en très forte hausse dans la Métropole lyonnaise : + 40 %
Le phénomène est national, mais encore plus visible à Lyon. La réforme dite Pinel n’a pas tardé à produire ses effets envers les investisseurs désireux de mettre leur épargne dans la pierre : les ventes sont en hausse de 40 % dans la Métropole et même de 174 % dans Lyon intra-muros. Mais il faudra attendre un certain temps pour que de nouveaux chantiers réapparaissent.
C’est l’une des bonnes nouvelles de cette rentrée. Les promoteurs immobiliers retrouvent le sourire.
Effectuant le tour des grands chantiers de la Métropole lyonnaise, de la tour Incity, à Gerland, en passant par Confluence, Gérard Collomb, a lancé avec délectation les derniers chiffres en date. « Les ventes de logements neufs sont en hausse de 40 % dans la Métropole et même de 174 % dans Lyon intra-muros ».
5 500 logements neufs cette année ?
Les ventes annuelles seront donc au plus haut. « Nous allons sans doute atteindre cette année les 5 500 logements, chiffre qui avait constitué notre pic historique en 2008, au moment du plan de relance », a ajouté le maire de Lyon.
Gérard Collomb explique cette bonne performance par deux éléments : tout d’abord le changement du dispositif Duflot en dispositif Pinel, mais aussi le changement de zonage de Lyon et Villeurbanne, lequel a permis un retour massif des investisseurs sur ces deux villes.
De la sorte, Lyon se retrouve en phase, voire même en pointe par rapport au reste de l’Hexagone où la croissance des ventes est de 23 % sur un an : le plus haut niveau depuis la fin 2011.
Les investisseurs tirent le marché
A noter cependant que ce sont surtout les investisseurs qui tirent actuellement le marché, grâce donc à la loi Pinel, beaucoup plus favorable que la Duflot qui avait même totalement bloqué le marché.
Les particuliers qui veulent acheter pour eux-mêmes sont nettement moins nombreux.
Le problème : le coût des logements qui selon les spécialistes sont encore trop chers de 25 % pour répondre à la solvabilité des ménages.
Pour preuve, les programmes proposés à des prix avoisinant les 2 500 euros le m2 trouvent immédiatement preneurs à Lyon, notamment du côté des primo-accédants.
De ce fait, les programmes mûrs qui attendaient un nombre suffisant de réservations pour être effectivement lancés (en général 50 %) vont pouvoir être enfin être mis sur les rails.
Cela va permettre de débloquer un certain nombre de programmes qui n’attendaient plus que le feu vert.
Ainsi, par exemple les 630 logements de l’îlot pré-Gaudry à Gerland (Bouygues Immobilier) en accession à la propriété, commercialisés depuis un an sont quasiment tous vendus, sauf trente que le promoteur s’attend à vendre au cours des semaines à venir. La livraison s’échelonnera de la rentrée 2016 au deuxième semestre 2017.
Un regain des permis de construire
C’est donc reparti : les services spécialisés dans les municipalités constatent un regain des permis de construire, mais il faudra du temps, pour qu’ils se traduisent par l’irruption de nouvelles grues dans le paysage urbain.
La hausse des ventes de logement et le redressement des octrois de permis de construire enregistrés au 1er semestre ne se traduiront pas en mises en chantier avant l’automne.
« Une phase de redémarrage »
Reste que pour l’Isérois Jacques Chanut, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), « on est bien dans une phase de redémarrage, les perspectives sont meilleures pour les mois ou l’année à venir. »
Ce manque de « produits » immobiliers sur le marché qui à terme est à craindre si le mouvement prend de l’ampleur serait-il à l’origine de la hausse des prix des logements neufs que l’on a déjà constatée à Lyon depuis le début de l’année : + 5,3 % selon le dernier baromètre de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI). Au plan national, le stocks d’appartements neufs à la vente a déjà reculé de 8,3 %.
Le prix moyen à Lyon est ainsi passé à 3 884 euros le m², contre 3 690 euros un an plus tôt. Pas sûr que çà élargisse la base des candidats à l’achat…