L’activité reprend lentement à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, encore très loin de retrouver son trafic habituel
Les vacances d’été sont en général pour l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry, les meilleures de l’année en termes de trafic passagers.
On en est très loin actuellement. Le trafic a bien repris le 8 juin, après la très longue période de confinement où s’opéraient les seuls vols sanitaires ou privés. Mais plombé par la fermeture de très nombreuses frontières, les quarantaines obligatoires dans de nombreux pays, il reprend lentement. Plus lentement encore qu’on aurait pu s’y attendre.
Ainsi, selon le site Fligtright, spécialisé dans l’indemnisation des passagers, à fin juillet, le trafic de l’aéroport lyonnais enregistrait en juillet une baisse spectaculaire de 72,5 %. Une chute similaire à celle d’Orly. Sur l’ensemble du premier semestre 2020, la baisse du trafic s’établirait à – 63,70 %.
Ce sont les seules données que l’on ait pour l’instant, mais elles illustrent une reprise du trafic extrêmement lente, en phase avec le nombre de destinations desservies.
Début juin, lors de la relance de l’aéroport, la deuxième semaine de juin, 27 destinations étaient relancées. Elles était 46 à être desservies fin juin contre 130 un an plus tôt. Il y en aurait une soixantaine aujourd’hui. A savoir que les vols proposés actuellement concernent essentiellement les destinations domestiques et européennes.
Toujours à fin juin 16 compagnies avaient repris totalement ou partiellement leur activité sur la quarantaine utilisant habituellement la plateforme aéroportuaire.
Ce petit rythme de reprise explique que le principal terminal le T1 soit toujours fermé au profit du T2. De même, les parkings P3 et P5 n’ont toujours pas réouvert.
Mesures sanitaires
Les mesures sanitaires rythment désormais la vie de la plateforme, avec l’obligation du masque dans l’aéroport et les avions, marquages au sol pour la distanciation sociale, 45 points de distribution de gel hydroalcoolique, etc.
De plus, depuis le samedi 1er août, une nouvelle règle est entrée en vigueur : tous les voyageurs revenant de seize pays où la circulation du Covid-19 est considérée comme élevée par les autorités françaises, doivent se soumettre à un test virologique RT-PCR, via un prélèvement à l’aide d’un écouvillon nasal.
D’oû l’ouverture sur place d’un centre de dépistages au sein de l’aéroport, pilotée par la Préfecture du Rhône et l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes.
Il a été installé avec le concours du laboratoire de virologie des Hospices civils de Lyon situé à l’hôpital de la Croix Rousse.
Selon l’Agence Régionale de Santé, 35 vols par semaine en moyenne sont concernés par ce centre de dépistage,, soit près de 6 000 passagers.
Quant à ceux qui doivent partir, ils doivent, en présentant leur billet, fournir la preuve qu’ils ont été testés négatifs au Covid-19, dans les 72 heures précédant le vol.
Un impact sur les emplois
Cette situation a évidemment un impact sur les emplois de l’aéroport.
Ainsi, un accord de performance collective a été signé par Aéroports de Lyon avec la CFDT et la CFE-CGC.
Signé le 17 juillet, cet accord de performance collective prévoit la suppression d’un emploi sur 10, sous forme de ruptures conventionnelles individuelles.
Une quarantaine de personnes, sur les 422 employées par Aéroports de Lyon, seraient concernées.
Quid de la rentrée ?
Le trafic va-t-il repartir avec plus d’intensité à la rentrée ? Difficile encore à dire.
Fin juillet, dans le cadre du renforcement progressif de son programme de vols, Air France annonçait que 17 liaisons seraient proposées au départ de Lyon-Saint Exupéry pour les mois de septembre et octobre 2020.
Et de suggérer même à ses clients d’effectuer leur réservation dès fin juillet, donc, pour ces vols annoncés ( Paris-Charles de Gaulle : jusqu’à 35 vols hebdomadaires ; Brest : jusqu’à 14 vols hebdomadaires ; Biarritz : jusqu’à 15 vols hebdomadaires ; Bordeaux : jusqu’à 26 vols hebdomadaires, etc.)
Mais de préciser néanmoins “qu’en raison de la situation sanitaire, ce programme est susceptible d’évoluer…” Qu’en sera-t-il dans deux semaines ?
On a ainsi vu la compagnie irlandaise Ryanair, certes pas présente sur le tarmac de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry (mais présente sur celui de Grenoble) annoncer récemment qu’il envisageait de baisser son trafic de 20 % en cette rentrée, face aux mauvaises perspectives de trafic qui se présentaient.
Bref, en l’état actuel de la pandémie, tout pronostic semble bien aléatoire…
Photo : Air France