Lancement du Club ETI Auvergne Rhône-Alpes
Valérie Lorentz-Poinsot était elle-même en difficulté dans ses missions au sein de Boiron lorsqu’elle a accepté d’endosser le rôle de co-présidente. Contactée il y a deux ans par le METI (mouvement des ETI) et le club ETI de l’Île de France « lorsqu’on m’a présenté le club nous étions en pleine difficultés chez Boiron. Je me suis dit que c’était important d’aider les ETI afin d’éviter les difficultés et être force de propositions, connaissant moi-même des complications. C’est important de s’engager et porter haut les couleurs des ETI ». Crise COVID oblige le club n’a pu voir le jour. Association apolitique et asyndical le club ETI Auvergne Rhône-Alpes sera basé à la cité des entreprises (Lyon 8) aux côtés du MEDEF.
De la nécessité de se structurer
Les ETI restent peu connues du grand public et des décideurs politiques. De ce fait, Les politiques publiques et les dispositifs d’accompagnement au développement sont peu adaptés aux contraintes particulières de ces entreprises. De quoi expliquer cette nécessité de se structurer et se rassembler. Le club ETI Auvergne Rhône-Alpes sera un lieu d’échange et de réflexion pour les dirigeants des ETI. Cette antenne régionale compte d’ores et déjà une soixantaine de dirigeants d’ETI. Au-delà de la proximité géographique avec le MEDEF Valérie Lorentz-Poinsot souhaite travailler en bonne intelligence avec ce dernier ainsi que d’autres acteurs tels que le METI, la Région ou encore la chambre de commerce.
Club ETI Auvergne Rhône-Alpes : 3 axes et 4 commissions
Ce nouveau club qui se veut être le porte-parole des ETI poursuit 3 missions. La première est celle d’offrir un espace aux dirigeants où ils pourront croiser leurs regards et partager leurs expériences. La deuxième est d’être force de proposition pour réagir aux questions d’actualité qui concernent les ETI dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. La troisième et dernière grande mission est de faire connaître et reconnaître les spécificités des ETI auprès des instances politiques et du grand public tout en assurant la coordination avec les acteurs publics. Pour sa première année d’exercice (mandat de 2 ans) la co-présidente souhaite rallier une centaine de dirigeants d’ETI, nommer un vice présidents par département et travailler sur les sujets majeurs de crise. Dans ce contexte de crises multiple le club devra s’inscrire dans la gestion de crise. Le COVID, l’emploi et la hausse du prix de l’énergie sont tout autant de points à aborder de manière collégiale. Par ailleurs, la crise entre Ukraine et la Russie pèse particulièrement sur l’Auvergne Rhône-Alpes puisque 270 millions d’euros sont le fruit des exports vers ces régions. Au-delà des aspects de crise le club travaillera sur des sujets tels que la taxe à la production et les enjeux de successions car souvent les ETI sont des sociétés familiales.
Le club ETI d’Auvergne Rhône-Alpes s’appuiera sur 4 commissions organisées qui aborderont les thèmes économiques, du RSE, de la RH ou encore autour du digital.
Un Club à l’ADN partenarial
Cette initiative a recueilli le soutien du Conseil régional et le club travaillera en étroite collaboration avec l’Agence Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises pour l’accompagnement des ETI. Par ailleurs, le club souhaite contribuer à l’action du MEDEF en relayant et déployant auprès de ses membres les axes de celui-ci. Des synergies importantes sont attendues. Le club se veut aussi le relai de la stratégie « Nation ETI » lancée par l’État. A ce titre, il travaille avec la référente ETI de la Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS). Enfin, le club s’inscrit dans le réseau animé par le METI, qui existe depuis 15 ans. Ce lien permettra aux ETI de notre région de se faire entendre au niveau national.
Les ETI : levier de croissance
Au regard de son dynamisme l’Auvergne Rhône-Alpes se devait de se doter d’un club ETI. Deuxième région en termes de richesse derrière l’Île de France, elle recense 800 ETI contre 5 400 en France. A titre indicatif les ETI désignent les entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 50 millions et 1,5 milliards d’euros et dont l’effectif est supérieur à 250 salariés. Les ETI structurent fortement l’économie des territoires puisque 75% de leurs sites de production se situent en zone rurale ou dans les villes de taille moyenne. Au niveau national ces dernières jouent un rôle primordial puisqu’elles représentent 25% de l’emploi, 34% des exportations et 26% des investissements. Dernier élément et non des moindre elles sont un moteur essentiel de l’innovation puisque 23% des dépenses globales de R&D sont engagées par des ETI.
« Les ETI sont un pivot de la vie économique », le ministre Bruno Le Maire
De son côté le gouvernement lançait en janvier 2020 la « Stratégie Nation ETI », 10 nouvelles actions ont été annoncées et articulées autour de quatre axes :
- Renforcer l’accompagnement des ETI par les pouvoirs publics,
- Développer l’attractivité et l’accès des ETI aux compétences,
- Améliorer la compétitivité des ETI pour renforcer leur capacité d’investissement,
- Favoriser les engagements environnementaux et sociaux des ETI.
A l’occasion de l’assemblée générale du METI de 2017, le ministre de l’Économie de des Finances et de la Relance déclarait vouloir doubler le nombre d’ETI en France d’ici quelques années sans donner de calendrier précis. A cette époque la France comptait 4 500 ETI le chiffre ne semble pas avoir augmenté.
Photo-Valérie Lorentz-Poinsot et Jean-Matthieu Biseau