L’Artisanat en région AuRA se porte plutôt bien dans cette période post-covid
Dans le Rhône le nombre d’entreprise a pratiquement doublé en 10 ans. Avec 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 43 700 entreprises, le Rhône est le département le plus important en termes d’artisanat de la région.
Vincent Gaud Président CMA AuRA a observé 4 grandes tendances :
- La cession-transmission est un véritable enjeu.
- L’artisanat se rajeunit et se féminise.
- Augmentation du nombre d’entreprises (dopé par le boom des micro-entreprises)
- Les entreprises artisanales sont de plus en plus pérennes.
• La cession-transmission d’entreprise devient un véritable enjeu. D’ici 5 ans, 42 300 entreprises seront à reprendre. C’est un enjeu très fort, car statistiquement lors d’une reprise, l’entreprise compte 95 % de réussite contre 60 % lors du lancement d’une nouvelle.
• S’il se rajeunit, le secteur attire aussi de plus en plus de femmes. En effet en 2021, parmi les 37 000 entreprises créées, on observe un rajeunissement avec une hausse de néo-entrepreneurs de moins de 35 ans. Une évolution de +50 % de dirigeantes d’entreprises a été observée entre 2016 et 2021.
• Depuis 5 ans, la CMA remarque une augmentation de 105 % de la création de micro-entreprise. « La micro est une porte d’entrée dans la création d’entreprise » elle possède le régime fiscal le plus intéressant pour la création d’Entreprise (taxé uniquement sur le chiffre d’affaires).
La CMA à un rôle important pour les micro-entreprises. Elles ont besoin de beaucoup plus d’accompagnement qu’une grande entreprise structuré.
L’artisanat doit faire face aux changements sociétaux
Le Covid a aussi poussé les gens vers des espaces verts ! Depuis 2 ans, la création d’entreprises demeure hyperactive dans les métropoles et très faible dans les campagnes. Cependant, cette tendance commence à s’inverser. « À cause ou grâce au Covid, les gens sont sorties des villes et se sont redirigées vers les campagnes » explique Vincent Gaud. Il y a une vraie carte a joué pour les artisans dans les petits villages, avec moins de concurrence et une clientèle qui privilégie la qualité des produits.
Aussi, les entreprises artisanales sont de plus en plus pérennes. « C’est tout nouveau ! » La moyenne d’ancienneté est aujourd’hui de 9 ans, elle a augmenté de 2 ans depuis 3 ans. C’est en partie grâce à l’État. « L’État a été très présent et a fortement compensé pendant le covid » rappel le président de la CMA AuRA. En revanche la période à venir risque d’être plus compliquée.
Si pendant le covid l’URSSAF avait interdiction d’envoyer des dossiers au tribunaux de commerce, maintenant libéré, l’URSSAF renvoie des dossiers à foison.
Les entreprises artisanales devront aussi rembourser les PGE (les Prêts Garantis par l’Etat).
Les artisans doivent faire face à de vrais changements sociétaux. « Les artisans doivent s’adapter », notamment dans le recrutement, « il faut des meilleures propositions pour les salariés, c’est typiquement le cas de la restauration ». Le rôle de la CMA est de faire comprendre ces changements et d’accompagner les artisans pour qu’ils s’adaptent.
La chambre des métiers doit ainsi s’adapter à ces nouvelles tendances afin de pouvoir proposer par exemple les mêmes offres en métropole ou en milieu (rurale).
« En cette fin de Covid, sans l’artisanat les villes auraient été morte, on a montré que l’artisanat était le dernier maillon de vie sur le territoire. »
De plus avec les crises actuelles, il y a une nécessité de privilégié le « circuit court ». Ainsi, l’artisanat prend de plus en plus d’importance.