Le chimiste Kem One est le premier à vouloir mettre en service des bateaux à énergies hybrides sur le Rhône
Le chimiste Kem One (un producteur de PVC) dont le siège est à Lyon annonce qu’il mettra mettra en circulation deux bateaux automoteurs à motorisation hybride diesel/électrique en 2023 sur le Rhône. Et ce, dans le cadre de la nouvelle norme sur les émissions polluantes. L’entreprise sera alors le premier chargeur sur le Rhône à verdir sa flotte pour le transport de matière première, ce qui devrait permettre d’éviter l’émission de 2 000 tonnes de CO2 chaque année, soit une diminution de 30 à 35 %.
Fin 2022, Kem One mettra en circulation deux automoteurs à motorisation hybride conformes à la nouvelle norme sur les émissions polluantes.
Ces futurs automoteurs hybrides annoncés effectueront à partir de 2023 les rotations entre les sites de Kem One à Fos-sur-Mer/Lavéra et le site de Saint-Fons dans la région lyonnaise pour acheminer le chlorure de vinyle, la matière première du PVC.
Frédéric Chalmin, le directeur général de Kem One, a ainsi officialisé la commande de deux automoteurs le 17 mars dernier à Lyon au constructeur néerlandais Teamco Shipyard, pour un montant voisin de 20 millions d’euros.
Cela permettra au chimiste de respecter les futures normes environnementales qui vont imposes des réductions drastiques des émissions d’oxydes d’azote (NOx) et d’hydrocarbures.
Le chimiste ajoute que toutes les eaux usées seront stockées à bord, traitées et déchargées dans des stations à quai conformément à l‘objectif « zéro-rejet ».
Une diminution d’émissions de CO2 de 30 à 35 %
La motorisation diesel-électrique choisie comprend trois groupes alternateurs : les futurs automoteurs ambitionnent de réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2 de l’ordre de 30 à 35 %, grâce à un système de régulation de la production d’énergie.
“Ce choix facilitera la conversion ultérieure à d’autres énergies comme les bio-carburants ou l’hydrogène, voire l’électrique, sans modifier le système de propulsion”, précise Kem One.
Ces nouveaux automoteurs seront également équipés d’un dispositif de connexion à des bornes électriques de grande puissance à quai, les dispensant d’utiliser leur groupe électrogène, pour éviter toute émission lors des phases de chargement et déchargement.
Dès leur mise en circulation, ces bateaux permettront de réduire les émissions liées au transport, en évitant plus de 2 000 tonnes de CO2 par an, “comme Kem One s’y est engagée dans le cadre de son adhésion à Fret 21.”
“ Ils remplaceront les bateaux actuels, Samoen et Passaat, construits entre 1980 et 1982, puis remis à neuf à la fin des années 90 pour le transport de chlorure de vinyle monomère (CVM) sur le Rhône”.
Une aide de l’Europe
Kem One a été accompagnée dans sa démarche environnementale par Voies navigables de France (VNF) et par l’Europe. Dans ce cadre, elle bénéficiera par ailleurs d’une contribution du Plan d’aide à la modernisation (PAMI), abondée par l’Ademe, et d’une subvention des fonds Feder dans le cadre du contrat de plan interrégional Rhône-Saône (CPIER).
« Du fait de l’implantation de nos sites industriels aux abords du Rhône et du tonnage important de chlorure de vinyle transporté entre nos usines chaque année, le transport fluvial est le plus adapté”, commente Pierre Fauvarque, directeur des Achats et de la supply chain.”
Et ce dernier d’ajouter : “ Ces nouveaux automoteurs, conçus pour satisfaire nos besoins internes et préserver l’environnement, constituent des actifs stratégiques à long terme pour l’entreprise. »
La conception de la coque et les autres études de détail sont en cours, avec l’assistance de la société Atlantic Marine Services, courtier maritime.
La capacité de transport sera légèrement supérieure à celle des bateaux existants, afin d’accompagner si nécessaire la croissance future de l’activité.
Pour la direction de Kem One, “Ces barges pérennisent à long terme le mode de transport fluvial, afin de couvrir 80 à 100 % des besoins de CVM ( chlorure de vinyle monomère) des sites producteurs de PVC de Saint-Fons et de Balan. Le tout en combinant fiabilité, sécurité et gain environnemental.”
Kem One dont le siège est basé à Lyon, compte près de 1 400 collaborateurs, répartis entre ses sites industriels, ses laboratoires Recherche&Développement et ses bureaux commerciaux en Europe.