Le Cluster Eco-énergies veut mettre la construction régionale dans la roue du Grenelle de l’Environnement
A la fin de cette année la construction neuve devra répondre au label RT 2012 : une des décisions du Grenelle de l’Environnement, imposant les normes BBC (Bâtiment Basse Consommation). Or, pour parvenir à cet objectif tout reste encore à faire : seuls 5 à 10 % des nouvelles constructions répondent à ce jour à cette certification ! Pour rattraper le retard pris, le Cluster rhônalpin Eco-énergies a décidé de mettre en place une labellisation des groupements d’entreprises actuellement en cours de création. Il veut aussi développer sur la Toile, une véritable Place de Marché.
On se rendra compte dès la fin de cette année de l’impact du Grenelle de l’Environnement. Dès 2012, théoriquement, la construction neuve devrait répondre au label RT 2012 : une des décisions du Grenelle de l’Environnement, imposant les normes BBC (Bâtiment Basse Consommation) de 50kwh/an/m2. Or, pour parvenir à cet objectif tout reste encore à faire : seuls 5 à 10 % des nouvelles constructions répondent à ce jour à cette certification !
Pour rattraper le retard pris, le Cluster rhônalpin Eco-énergies a décidé de mettre en place une labellisation des groupements d’entreprises actuellement en train de se créer pour répondre à ce nouveau marché. Il veut aussi développer sur la Toile, une véritable Place de Marché mettant en contact promoteurs et éco-constructeurs. Une des mesures phares, baptisée RT 2012 va consister à diviser par quatre ou cinq la consommation énergétique des constructions françaises : du neuf, à l’ancien (en 2012), en passant par l’habitat individuel (en 2013). Une révolution qui va peser lourd en matière d’investissement.
En clair, leur consommation énergétique devrait tomber de 240 kwH/an/m2 (moyenne actuelle) à 50 kwH/an/m2 pour le neuf (80 kwh/an/m2 pour l’ancien). Or, on le sait déjà : cet objectif ne pourra être atteint.
Mais comment faire pour essayer de rattraper ce retard (énorme par rapport à certains de nos voisins comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Suisse ) qui s’y sont pris plut tôt ?
Le Cluster Eco-énergie (*) dont le siège est installé au sein de la Cité de l’Environnement à Saint-Priest a sa petite idée. Présidé par André Jean, Pdg d’une des premières sociétés créées en Rhône-Alpes dans le domaine photovoltaïque (Clipsol en Savoie), le Cluster s’est attelé à la tâche. Pas seul, mais avec bon nombre d’autres partenaires (400 au total) dont, parmi les plus importants, la Capeb (artisanat du bâtiment) ou la Fédération Française du Bâtiment.
Passer à la norme RT 2012 va nécessiter d’importants efforts de formation et la mise en place par des groupements d’éco-entreprises du bâtiment d’une « offre globale ».
Cela signifie que toute la chaîne de fabrication, des architectes, aux bureaux d’étude, en passant par les électriciens, les plaquistes, etc, doit être associés très en amont à à la construction du bâtiment BBC.
Il faut que les différents corps de métiers soient bien formés aux nouvelles techniques de construction durable et qu’ils jouent la carte qualité « Il suffit d’une mauvaise coordination entre les métiers, qu’un des membres de la chaîne ne fasse pas son travail pour que l’objectif fixé en soit pas atteint », décrit André Jean, le président du Cluster.
Directeur technique du Cluster Eco-énergies, Mickaël de Chalendar a été chargé d’accompagner trois groupements d’éco-entreprises actuellement en cours de constitution. « Notre objectif est de les aider à mieux faire, à coordonner leurs actions et les conseiller avec l’aide d’experts extérieurs », explique-t-il. Et d’ajouter : « Il s’agit pour nous, à partir ce ces exemples, de mettre au point des processus qui seront ensuite dupliqués »
Une fois cette première phase réalisée, le Cluster pourra labelliser les groupements d’entreprises mis en place, en fonction d’une charte éthique que chacun devra signer. Il pourra veiller à la qualité professionnelle des membres qui seront audités.
L’autre ambition du Cluster est de créer dès cette année un site Web qui fonctionnerait comme une véritable Place de marché où l’offre et la demande en matière de construction durable pourrait se rencontrer.
Mais avant d’en arriver là, l’urgence est à la formation. Le Cluster est associé en réseau aux trente centres de formation du bâtiment que compte Rhône-Alpes. « Il nous faut d’abord pousser les artisans, les architectes à se former aux techniques de construction durable », constate le président du Cluster. Il y a du pain sur la planche : il existe en Rhône-Alpes 42 000 entreprises du bâtiment employant 128 000 salariés !
« Nous allons nous efforcer de rattraper notre retard », scande André Jean. Le Cluster qui compte chaque mois 5 à 10 nouveaux adhérents et qui a été labellisé par le gouvernement « grappe d’entreprises » a désormais suffisamment de crédibilité pour jouer ce rôle d’aiguillon, non pas nécessaire, mais indispensable.
Photo-André Jean, président du Cluster Eco-énergies : « Nous efforcer de rattraper notre retard… »
(*) Le Cluster Rhône-Alpes Eco-énergies est une association créée en 2006 par la région Rhône-Alpes qui rassemble 230 entreprises œuvrant dans le domaine de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables appliquées au bâtiment. C’est le seul Cluster dédié à l’éco-bâtiment en Rhône-Alpes. Dirigé par Isabelle Servais, il est doté d’un budget de 600 000 euros.