Le festival du « Printemps de Pérouges » qui fête ses 20 ans, tire majoritairement ses ressources des entreprises
Un peu plus de 50 % de son budget est tiré des entreprises. En cette période où beaucoup de festivals tirent la langue, le « Printemps de Pérouges » bénéficie d’un modèle économique atypique s’appuyant sur les entreprises au sein desquelles se déroulent un certain nombre de concerts qui constituent autant d’opérations de relations publiques.
Parmi les nombreux festival rhônalpins, « Le Printemps de Pérouges » tient une place particulière du fait de son modèle économique original.
Ce festival a d’abord vu le jour au sein de la Cité Médiévale de Pérouges, en 1996. Il s’agissait alors de valoriser et d’animer le village classé et notamment son « Eglise-Forteresse », construite sur le mur d’enceinte de la Cité.
Cette première édition a eu pour premier financement, non pas une subvention publique, mais un soutien et mécénat du Parc Industriel de la plaine de l’Ain.
Un budget de 1,5 million d’euros cette année
Le choix des fonds privés pour assurer son modèle économique date donc de cette origine.
Au fil des années, la directrice et fondatrice du festival, Marie Rigaud, a toujours privilégié et orienté le montage financier vers le monde de l’entreprise, qui représente près de 50 % du budget global.
Les 50 % restants, se ventilent entre subventions publiques (18 %, seulement) et billetterie (32 %).
Pour sa vingtième édition qui va se prolonger jusqu’au juillet, avec Johnny Halliday en clôture, le budget de ce Festival flirte avec les 1,5 million d’euros.
La part de mécénat/sponsoring qui représente donc 50 % de ce budget est constitué par un accueil et des prestations « sur mesure» pour les entreprises.
Il permet aux partenaires de développer des opérations des relations publiques, via la commercialisation de pack entreprises : accès au concert et prestation dinatoire dans des sites singuliers et atypiques : par exemple dîners à la Ferme, cocktail dinatoire en site industriel, réceptif dans une cour de château…
Le concept développé par Marie Rigaud est de valoriser et d’animer des sites « bruts » qui ne sont pas d’ordinaire destinés à accueillir des évènements et du public.
Le festival a ainsi dans cet esprit multiplié les concerts en site industriel.
Opéra ambulatoire dans l’atelier de Vicat
Le Festival transforme alors le site, mettant en scène l’activité de l’entreprise : murs de bétonnières en fond de scène, pré-murs en béton, cheminement à travers l’usine avant d’arriver au site de concert en lui même, etc.
Cette année pour la vingtième édition, un tel type concert va être mis en œuvre au sein de la carrière de Granulats Vicat, à Pérouges, qui sera investie pour deux soirées sur-mesure, les 15 et 16 juin, avec notamment, un Opéra déambulatoire dans l’atelier de l’usine.
Cette démarche propre au festival, à débuté en 2000 avec l’organisation d’un concert dans la Centrale Nucléaire du Bugey (Bugey1 / unité désactivée et en voie de déconstruction), puis de nombreuses années dans les Bétonnières Guy Noël, à la Tréfilerie de Meximieux, chez Gefco (plate-forme logistique de stockage de véhicule), Chez Spurgin-Léohnart, voire également dans le Hall de la Gare TGV de l’Aéroport Lyon Saint-Exupéry.
Apparemment ce concept fonctionne bien auprès du public accueilli sur ces sites « inédits », et qui manifestement apprécie ce type de propositions, éphémères, par le décor, par l’ambiance et par le caractère insolite de ces concerts.
« Pour l’entreprise c’est aussi une manière de communiquer avec ses équipes, ses salariés qui sont invités les soirs de concerts avec leur famille et qui participent à la transformation de leur usine, le temps d’une soirée », décrit Marie Rigaud.
En 2016, le « Printemps de Pérouges » peut se targuer d’avoir près de soixante entreprise mécènes dans sa besace, telles Sword, Gl Events, Orapi, Aquasourça, 6éme sens immobilier, le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain, Sopagemo Edifice, Evolem, voire même aussi le banquier Bpifrance…