Le fil rouge du salon de la santé au travail, Preventica, à Lyon-Eurexpo ,… le Covid-19…
Consacré à la santé au travail, le salon Preventica qui se déroulera du 29 septembre au 1er octobre sera cette année sous les projecteurs médiatiques, alors que d’ordinaire il n’intéresse que les spécialistes. Pour autant, pour son directeur, Eric Dejean-Serviéres, la pandémie constitue de surcroît un révélateur d’un champ beaucoup plus vaste, actuellement régénéré par de nombreuses start-up. Interview.
Jamais sans doute depuis la création de Preventica il y a douze ans à Lyon, un tel salon n’avait semblé aussi nécessaire avec la crise du Covid-19, non ..?
Eric Dejean-Servières-Il faut d’abord dire que si on parlera beaucoup du Covid-19 et de ses retombées au niveau de l’entreprise, ce ne sera pas un salon spécial Covid.
Disons plutôt que le Covid-19 servira de fil rouge car comme chaque année, on parlera de tous les aspects de la Santé au travail.
On évoquera la transformation des entreprises et la nouvelle organisation imposée par la pandémie et toutes les conséquences liées à la mise en œuvre des précautions sanitaires.
Dans ces circonstances très particulières organiser un tel salon, a dû cette année demander des aménagements, non ?
Oui, bien sûr, comme pour tous les salons, il a fallu repenser pas mal de choses.
On a aussi constaté des défections, notamment de participants qui venant de l’Australie, du Japon ou de Scandinavie, ont fait défection.
En revanche, on a vu arriver des intervenants ou des exposants que nous n’avions pas prévus au départ. Par exemple, des sociétés spécialisées dans les masques, dans les visières, les vêtements de protection, etc.
Parmi les thèmes abordés on peut imaginer que le télétravail prendra une grande place ?
Il est en effet prévu de nombreux débats autour du télétravail, d’autant que des discussions sont en cours entre les syndicats patronaux et de salariés pour poser un cadre à cette pratique en plein développement du fait de la pandémie.
Il y a eu pendant le confinement, le télétravail imposé. Si on veut qu’il se développe, il faut que des règles soient mises en places, d’autant que certaines enteprises à l’instar de PSA par exemple, ont annoncé vouloir le développer pous ses cols blancs.
C’est peu de le dire que cette crise a apporté des bouleversements importants dans l’organisation du travail qui reste la clé de la performance des entreprises.
Quid du port du masque en entreprise ?
Toutes les questions concernant le port du masque en entreprise seront aussi évoquées : on va les retrouver dans les débats. Il s’agit d’une contrainte qui fait baisser l’efficacité du travail.
L’épidémie a-t-elle eu d’autres conséquences ?
Oui, par exemple, le confinement a permis de limiter de manière importante les risques dû au travail.
La première cause de mortalité est due au transport des personnes se rendant à leur travail et au transport routier qui pour une part est resté à l’arrêt pendant deux mois. Les statistiques ont fortement chuté. Les assureurs n’ont jamais été aussi riches !
Un état des lieux de la santé au travail en Auvergne-Rhône-Alpes est également au programme du salon ?
Oui, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais globalement, on constate que les chiffres en matière d’accidents du travail ne baissent plus fortement depuis une dizaine d’années.
On constate même que les chiffres sont en augmentation dans le secteur de l’aide à domicile. D’abord parce qu’elle s’est développée de manière importante, mais aussi parce qu’elle nécessite des déplacements importants, que les intervenants évoluent dans des lieux qu’ils ne connaissent pas, etc.
Concernant la santé au travail, on a l’image d’un secteur peu soucieux d’innovation, est-ce vrai ?
Détrompez-vous, c’est tout le contraire ! De nombreuses start-up se sont développées dans ce domaine. A telle enseigne que sur le salon nous avons créé pas moins de trois Villages qui leur seront dédié ! On y verra et on pourra tester notamment beaucoup d’exosquelettes.
Vu les circonstances, attendez-vous beaucoup de visiteurs ?
L’année dernière nous en avions près de 10 000. Cette année ce devrait être probablement un peu moins, mais c’est tout. Nous avons déjà près de 7 000 pré-inscriptions, ce qui montre que les sujets que nous allons développer, marqués par l’actualité, intéressent plus particulièrement cette année…