Le fonds Carlyle acquiert la belle PME technologique grenobloise, Metrologic

On peut le regretter ou s’en féliciter : une belle PME grenobloise, Metrologic Group, qui avait son centre de décision dans la région Rhône-Alpes, cotée sur le compartiment Eurolist de la Bourse, est en passe d’intégrer le fonds d’investissement américain Carlyle. Mais cette acquisition peut aussi constituer, pour elle, en intégrant un groupe de dimension internationale, l’opportunité de se développer encore plus à l’export.

Carlyle, basé à Washington, qui gère près de cent milliards d’euros d’actifs, vient d’acquérir l’éditeur spécialisé dans les solutions logicielles de mesure 3D et la fabrication de systèmes de contrôle dimensionnel. Une opération qui s’est effectué au cours de 38 euros.

Les fondateurs-actionnaires de Metrologic Group (Philippe Cimadomo, Gilles Bartoli et leurs familles) ont cédé les 61,77% du capital de Metrologic Group et les 71,15% des droits de vote qu’ils possédaient.

Une offre publique d’achat simplifiée sera lancée cette semaine afin de permettre à Carlyle de racheter la totalité du capital de l’entreprise grenobloise. Les actionnaires bénéficieront d’un dividende exeptionnel pendant la période d’offre, d’un montant de 15,5 euros par action. La PME cotée jusqu’à présent sur le compartiment Eurolist de la Bourse, devrait en principe être ensuite rayée de la cote (si Carlyle réussit à acquérir au moins 95 % du capital de l’entreprise).

Metrologic Group, actuellement présente dans trente pays et qui dispose de sept filiales dans le monde, est née d’une belle sucess story régionale. Cette société a été créé à Grenoble en 1980 par deux étudiants en électronique : Philippe Cimadomo et Gilles Bartoli, alors âgés… de 19 ans.

Ils décident de se lancer dans les machines à mesurer pour faciliter le contrôle qualité sur les chaînes de montage, mais celles-ci ne rencontrent d’emblée qu’un succès limité dans les années 80, du fait de difficultés d’utilisation et de coûts importants.

L’apparition des premiers plans de qualité globale dans les années 85-90, et la nécessité de mieux maîtriser les procédés de fabrication, permettent ensuite un véritable décollage du marché et de la société.

Metrologic Group prend un virage technique en 1985 en orientant sa recherche vers le développement du logiciel : depuis 80 % du chiffre d’affaires est réalisé par la vente de licences et de formations, dont plus de 60 % à l’export.

Ses clients sont principalement des groupes automobiles et aéronautiques, sous-traitants compris, mais aussi des industriels du secteur de l’énergie, de la construction, du transport, de l’ingénierie, du médical ou de l’agriculture.

Au vu des chiffres, on comprend mieux l’intérêt de Carlyle pour cette PME de 141 personnes. Metrologic Group a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 27,1 millions d’euros et un résultat opérationnel courant de 12,4 millions d’euros pour un résultat net de 9,2 millions d’euros. Une belle marge !

Mieux, le marché de niche sur lequel est installé cette société basée au sein de la zone Innovallée de Meylan (ex -ZIRST), près de Grenoble, croît à bon rythme : au cours des trois prochaines années, sa direction prévoit une hausse de ses ventes de 9 % à 10 % par an…

Seul des deux créateurs à être resté au sein de l’entreprise, Philippe Cimadomo, Pdg, après ce rachat, conserve avec son équipe, ses fonctions opérationnelles. Gilles Bartoli, qui était directeur général délégué a quitté Metrologic en 2007, pour se consacrer à une projet extra-professionnel.

Photo (DR) : Philippe Cimadomo, Pdg de Metrologic Group, l’un des deux créateurs de l’entreprise (avec Gilles Bartoli qui l’a quittée en 2007), conserve ses fonctions opérationnelles.