Le fonds d’investissement KKR prend une participation minoritaire dans Cegid dont la valorisation s’envole : 5,5 milliards d’euros, une multiplication par 10 !
Lorsque Jean-Michel Aulas a vendu son fleuron, la Lyonnaise Cegid en 2016 au fonds Silver Lake, sa valorisation avait été estimée à 580 millions d’euros. Cinq ans plus tard, à l’occasion d’une prise de participation minoritaire du fameux fonds d’investissement US KKR, celle-ci monte à 5,5 milliards. Illustration de l’énorme chemin parcouru par l’éditeur de logiciels dirigé par Pascal Houillon.
Flash back, cinq ans en arrière : l’offre publique d’achat qui avait été menée sur Cegid vendu par Jean-Michel Aulas aux fonds Silver Lake et AltaOne Capital en 2016 s’était nouée sur la base d’une valorisation de 580 millions d’euros.
Cette fois avec l’arrivée du méga-fonds américain KKR, la valorisation se monte à… 5,5 milliards d’euros.
Pourquoi d’abord cette arrivée au capital de la société lyonnaise de KKR ? “ Depuis de nombreuses années, nous nous intéressons à l’entreprise et étions impressionnés par la croissance générée, transformant Cegid en un leader européen du logiciel cloud : cet investissement reflète notre stratégie d’investir dans des entreprises technologiques européennes leaders sur leurs marchés. Et de soutenir des acteurs de la Tech française”, explique Jean-Pierre Saad, en charge de la zone EMEA de KKR France.
On sait que cet investissement est minoritaire, mais malheureusement son montant n’a pas été communiqué.
Reste qu’il faut bien qualifier d’exceptionnelle la croissance de Cegid, ces dernières années.
Il est vrai que la petite entreprise lyonnaise qui a vu le jour en 1983, est, depuis, devenue un acteur majeur des solutions de gestion cloud pour les professionnels des métiers de la finance (ERP, trésorerie, fiscalité), des ressources humaines (paie, gestion des talents) et des secteurs de l’expertise comptable et du retail.
Pourquoi cette croissance TGV d’un groupe qui avait été fondé à l’origine par l’actuel président de l’OL ?
Elle s’explique par la transition vers le SaaS de son business model et par les lourds investissements dans les solutions cloud de dernière génération.
On peut ajouter à cette explication une stratégie de croissance externe menée tambours battants depuis 2017.
Pour cette seule année 2021, Cegid s’est offert ACA et Cedricom, dans les logiciels de gestion de flux financiers, Dhatim dans la reconnaissance de texte, et TalentSoft dans les ressources humaines, le tout pour…450 millions d’euros.
Pascal Houillon qui dirige ce groupe de 3 000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 498 millions d’euros entend bien pousser les feux d’une stratégie qui marche : “ en continuant à investir dans des solutions cloud utiles et innovantes et d’envergure mondiale.”