Christian Latouche, le Pdg de Fiducial avait affiché dès 2012 son ambition de devenir « le leader français des prestations privées de sécurité ». Après la reprise de Neo Sécurity en 2012 à la barre du tribunal de commerce de Paris, il vient d’acquérir un autre groupe du secteur, à forte valeur ajoutée : Bis Sécurité auxquels sept-mille sites professionnels sont déjà raccordés.
On reconnaît là la discrétion légendaire du groupe Fiducial et de son Pdg, Christian Latouche, l’un des patrons lyonnais les moins médiatiques, même si paradoxalement, il s’intéresse de plus en plus au monde des médias (*)…
C’est par un communiqué de quelques lignes seulement que le Groupe Fiducal a annoncé lundi 3 février qu’il venait de procéder à une acquisition majeure : celle du groupe Bis Sécurité, spécialisé dans la télésurveillance et la vidéoprotection.
Une entreprise qui a suscité l’intérêt de ce groupe d’expertise-comptable devenu aussi au fil des rachats, de plus en plus une société de services aux entreprises.
Bis Sécurité exploite en effet une infrastructure de télésurveillance de haut niveau car certifiée « APSAD P3 », la plus élevée des certifications techniques de la télésurveillance émises par les professionnels de l’assurance.
Sept-mille sites de clients professionnels raccordés
Un total de près de sept mille sites sont raccordés à cette infrastructure, principalement chez des clients professionnels répartis dans toute la France : entreprises, bureaux, magasins…
Ce rachat entre dans une stratégie qu’avait développé Christian Latouche dans une interview datée du 6 août 2012 et donnée à notre confrère Les Echos. « Nous avons développé en plus de quarante ans une compétence unique en venant des métiers réglementés. Nous avons vocation à nous développer dans les prestations humaines de sécurité à destination des clients pour lesquels la sécurité est un enjeu stratégique », avait-il alors confié.
Il avait mis en avant une autre explication : « L’autre raison de notre intérêt : les activités privées de sécurité en France sont un marché en voie de professionnalisation et de réglementation sous l’égide de l’Etat ; ce qui doit le mener au même niveau de valeur ajoutée qu’ailleurs en Europe. »
Cet interview avait été donné à l’été 2012. Au même moment, Christian Latouche venait de reprendre sa première société de sécurité privée et industrielle : Neo Security, à la barre du tribunal de commerce de Paris. Il s’agissait alors d’un dépôt de bilan d’une ampleur presque aussi grande que celui qui embarrasse actuellement les pouvoirs publics : celui du transporteur Mory Ducros.
Déjà , en 2012, Neo Security
Il avait en effet repris 3 317 emplois sur les 4 500 que comptait Neo Security.
Fiducial avait alors effectué un pari risqué au sein d’un marché de la sécurité qui était encore très éclaté.
Il avait repris un périmètre d’activité rentable, constitué d’un portefeuille de clients grands comptes, publics et privés, pour lesquels la sécurité des biens et des personnes est majeure.
Pari réussi, faut-il croire, puisque un peu moins de deux ans plus tard, il récidive sur ce même type de marché.
Dans ce même interview, Christian Latouche n’avait pas caché ses ambitions : « Notre objectif, à moins de cinq ans, est de constituer le leader français des prestations privées de sécurité ». Il est bien en passe de l’atteindre.
Coté en Bourse, le groupe Fiducial a affiché l’année dernière un chiffre d’affaires dans le monde de 1,628 milliards de dollars et un CA France de 802 millions d’euros.
15 500 salariés dans le monde
On est loin du petit cabinet d’expertise-comptable racheté en 1970 à l’âge de trente ans, à Arles par Christian Latouche, alors expert-comptable et commissaire aux comptes, diplômé de l’ESC Paris. Un cabinet modeste, mais qui a constitué le point de départ d’un petit empire sur lequel le soleil désormais ne se couche pas.
A fin 2013, le groupe développé au fil des années et des rachats successifs par Christian Latouche comptait un total de 10 150 salariés en Europe et de 15 500 dans le monde. Un effectif qui continue de croître.
Photo–Christian Latouche
(*) Christian Latouche a successivement acquis Lyon Capitale, puis plus récemment Sud Radio.