Le groupe Sanofi fait la courte échelle à la biotech lyonnaise Adocia dont la cotation était suspendue
Le dénouement d’une situation qui illustre la coopération qui peut exister entre un grand groupe pharmaceutique et une petite biotech lyonnaise, sans que l’un n’avale l’autre ?
En tout cas, la biotech lyonnaise Adocia, dont la cotation était suspendue en raison de problèmes financiers, a pu de nouveau être cotée, grâce à un versement de 10 millions d’euros du groupe Sanofi et à une levée de fonds de 10 autres millions d’euros.
Il est vrai que la biotech avait dans son pipeline de produits une insuline rapide qui permet à Sanofi de mettre un pied sur le marché de l’obésité.
Le Big Pharma Sanofi, a en effet annoncé qu’elle allait verser à la biotech lyonnaise 10 millions d’euros « en contrepartie d’un droit de négociation exclusive sur son produit M1Pram (insuline rapide) en vue d’un partenariat mondial ».
Les coupes-faims dérivés des anti-diabétiques sont en effet un marché en pleine croissance qui intéressent les grands groupes pharmaceutiques.
Et Sanofi qui est pourtant un poids-lourd de l’insuline n’était pas présent sur ce marché de l’obésité, un problème mondial et donc un très gros marché en devenir qui devrait peser des milliards de dollars…
Mieux encore : Adocia a également « obtenu l’engagement d’investisseurs, incluant Bpifrance et Gérard Soula, le cofondateur de la biotech, en vue de réaliser une augmentation de capital de 5 millions d’euros », tandis que Vester Finance doit émettre des obligations convertibles pour un montant additionnel de 5 millions d’euros.
Bref, la société lyonnaise qui n’était pas au meilleur de sa forme financière peut désormais sortir la tête hors de l’eau.
Selon son propre communiqué de presse, Adocia ne respectait plus ses engagements financiers envers son principal prêteur, IPF Partners, depuis le 31 mars.
Une mise en demeure de celui-ci le 1er juin avait donc poussé Adocia à suspendre sa cotation le même jour à la surprise générale.
Désormais Adocia estime avoir suffisamment de trésorerie pour tenir jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2024, grâce notamment à une « priorisation de son portefeuille de produits ».
Cela lui donne donc de l’air pour monter sur la durée un partenariat stratégique avec Sanofi au niveau mondial.
Reste que si le cours d’Adocia gagne près de 9 % à 4,34 euros depuis le début de l’année, il cède près de 50 % sur les trois dernières années…
photo-Olivier Soula, directeur général d’Adocia