Le Mercure Saxe-Gambetta à Lyon investit 6 millions d’euros dans sa rénovation
Installé dans un ancien garage, le vénérable hôtel Mercure Saxe-Gambetta de 156 chambres à Lyon vient d’être entièrement rénové pour 6 millions d’euros. Un investissement qui entre dans le cadre plus vaste d’une relance stratégique de la chaîne moyenne gamme du groupe Accor. Il a fermé les hôtels ne correspondant pas à son nouveau positionnement et rénové les autres, mettant en avant un nouveau concept « glocal », destiné à fidéliser la clientèle…
Aseptisés, identiques d’un bout à l’autre de la planète, les hôtels de chaîne voient se détourner d’eux une partie de leur clientèle qui cherche plus d’originalité, de diversité, d’authenticité.
Comment conserver le même niveau d’excellence et de confort, tout en jouant, comme beaucoup d’hôtels indépendants à succès, la carte des établissements dit « de charme » ? En mettant en avant un nouveau concept dit « glocal » contraction de qualité globale, mais aussi de cultures locales, la chaîne hôtelière Mercure pense avoir trouvé le bon filon et donc le moyen de résoudre ce dilemme.
Un concept que la marque moyenne gamme du groupe Accor aux 725 hôtels dispersés dans 49 pays, essaie de promouvoir à travers le très important plan de rénovation qu’elle a engagé depuis 2011.
Ce concept « glocal » est plus facile à mettre en œuvre dans les tout derniers établissements, à l’instar de celui que la troisième chaîne mondiale (hors USA) vient d’ouvrir à Poitiers en l’installant dans une ancienne…église désaffectée. Aucun doute, le confort le dispute, là, à l’originalité. « Nos clients veulent de la diversité, mais aucun compromis sur la qualité. Nous pensons qu’il existe là un vrai vecteur de différenciation », assure Eric de Neef, le directeur général France de la chaîne Mercure.
Mais qu’en est-il dans un établissement nettement plus ancien, tel le Mercure Saxe-Gambetta quatre étoiles à Lyon qui vient d’être entièrement rénové pour la coquette somme de 6 millions d’euros ? Ce relifting complet de l’établissement qui a nécessité deux ans de travaux, tout en poursuivant l’exploitation de l’hôtel, est-il en phase avec cette stratégie ?
L’ensemble des hôtels Mercure auront fait l’objet d’un réaménagement d’ici 2017. Or, avec quelques autres établissements en France, le Saxe-lafayette de Lyon fait en quelque sorte figure de test.
Si le concept « glocal » n’apparaît pas de prime abord avec évidence dans les 156 chambres (dont 22 « priviléges ») correspondant au détail près aux canons maison, l’originalité se retrouve dans les parties communes qui mettent un peu plus en évidence le cadre original du lieu : un ancien et immense garage !
Le thème de l’hôtel, la décoration de l’accueil, du restaurant, du bar, fait référence à cette histoire, le restaurant proposant cinquante couverts (25 000 repas par an), s’intitulant lui-même par ailleurs « le Garage ».
Pour répondre aux attentes de sa clientèle affaires et particulière, l’hôtel a également rénové sa piscine et propose une salle de fitness.
Les salles de séminaires (350 m2) ont également été refaites à neuf, offrant désormais un espace central plus convivial qu’auparavant, permettant entre les séances, aux participants, de boire ou de grignoter en effectuant une pause.
Après un recentrage dans le « cœur de gamme » en 2008 et la fermeture d’hôtels ne correspondant plus aux normes désormais édictées, la marque fer de lance du groupe Accor repart à l’offensive. « Nous avons fermé les établissements qui n’étaient pas au niveau de confort et de services », reconnaît le directeur général France de Mercure.
L’année 2011 a, en revanche, été marquée par l’ouverture de 77 nouveaux établissement dans le monde, soit plus d’une ouverture par semaine.
2012 sera marquée par un rythme un peu moins rapide (de cinquante à soixante ouvertures), avec l’arrivée de la chaîne dans de nouveaux pays, dont la Russie, via l’ouverture en février dernier, du Mercure Arbat à Moscou et en Corée du Sud, avec l’inauguration du premier établissement de Séoul.
L’objectif pour la chaîne hexagonale est de devenir une véritable marque mondialisée avec, si ce rythme perdure, un millier d’ hôtels de par le monde d’ici cinq ans, moins aseptisés et faisant une place grandissante aux cultures locales. Une manière de damner le pion aux grandes chaînes anglo-saxonnes ?
Photo (DR)-Le Mercure Saxe-Gambetta à Lyon est installé dans un ancien et immense garage.