Le ministre de l’économie vient booster Boostheat à Vénissieux, une start-up créatrice d’une chaudière révolutionnaire
Bruno Le Maire a donné jeudi un joli coup de projecteur en visitant à Vénissieux la société Boostheat installée dans les anciens locaux de l’Allemand Bosch à Vénissieux. Il est vrai que cette start-up dirigée par le charismatique Luc Jacquet conjugue avec bonheur d’un même élan deux buts poursuivis par le gouvernement a assuré la ministre : écologie et ré-industrialisation. Explications.
C’est un site industriel de près de 7 000 mètres carrés d’un blanc immaculé. Au centre de cet unité de fabrication où l’Allemand Bosh élaborait de composants diesel, est installée une chaîne de montage d’un compresseur, l’innovation, lestée de nombreux brevets de la société Boostheat.
Près de soixante salariés s’activent là, dont trente travaillaient déjà auparavant sur ce même site, mais pour Bosch.
C’est au sein de cet espace qui finalement ressemble d’assez loin à une usine classique que Luc Jacquet, créateur et Pdg de Boostheat a reçu jeudi 10 janvier Bruno Le Maire, le ministre de l’économie.
Il s’est longuement attardé sur place illustrant son intérêt pour cette société qui, explique-t-il d’emblée à Luc Jacquet lors de la visite « intègre les deux priorités du gouvernement : la ré-industrialisation de notre pays et l’écologie »
La réindustrialisation ? Sur ce site industriel qui avait été déserté, Boosheat prévoir de créer un total de 250 emplois d’ici 2020, à Montpellier où se situe la R&D et à Vénissieux, siège de la fabrication.
Pour l’heure, les premières chaudières commencent lentement à sortir de la chaîne et la commercialisation démarre tout juste. Mais son Pdg, accompagné par la Métropole et désormais donc par le ministère de l’économie qui y croit, affiche de solides ambitions.
Cette société a mis au point une chaudière révolutionnaire qui ne bénéficie pas d’une efficacité de 100 % comme les meilleures chaudières actuelles, mais de 200 %. Cela signifie donc qu’elle consomme deux fois moins d’énergie pour le même résultat.
Lestée de brevets et 100 % tricolore
La chaudière Boostheat : cent entreprises tricolores fournissent les 500 composants qui la constituent.
Il s’agit d’autre part d’une production 100 % tricolore qui par ailleurs produit trois fois moins de CO2 par rapport à une chaudière ancienne génération et deux fois moins qu’une chaudière actuelle à condensation. En sus : zéro particule fine émise.
Par quel miracle ? En fait, les chaudières à condensation actuellement sur le marché, malgré leur rendement de 100/110 % produisent lors de la combustion du gaz une chaleur à 800 degrés destinée à produire une eau de chauffage d’une température de 35 degrés, avec à l’arrivée « une véritable perte de l’énergie disponible à haute température », explique-t-on chez Boosheat.
L’innovation apporté par Boosheat, lestée de sept familles de brevets consiste à utiliser le pouvoir calorifique du gaz pour activer un cycle de compression thermique-le compresseur est l’élément majeur de cette chaudière high tech- qui collecte l’énergie au travers d’un cycle de pompe à chaleur.
De la sorte, 100 % du pouvoir calorifique du gaz se retrouve dans l’eau des radiateurs, à laquelle vient s’ajouter 100 % de chaleur renouvelable collectée à l’environnement.
Vendue autour de 19 000 euros
Pour l’heure, les chaudières, de 20 Kw, sont vendues relativement chères : autour de 19 000 euros. Si l’on prend en compte les différentes primes, le coût réel tombe pour l’acquéreur à près de 11 000 euros, ce qui est plus onéreux qu’une actuelle chaudière au fioul, et bien plus qu’une chaudière au gaz, par exemple.
Mais ce qu’espère Luc Jacquet qui a longuement insisté sur ce thème auprès du ministre est que la chaudière puisse être vendue comme le sont actuellement les voitures en location longue durée. Des obstacles réglementaires s’y opposent en effet actuellement, notamment en terme de TVA qui tomberait alors à 5,5 %.
Ce qui permettrait alors, selon Steven Paupe, ingénieur innovation produit chez Boostheat de rentabiliser la chaudière révolutionnaire « dès le premier mois d’utilisation. »
Pour commencer seules des chaudières de 20 kw pour particulier vont être produites, mais l’entreprise a déjà dans ses tuyaux des chaudières plus puissantes à destination des immeubles de bureaux ou des collectivités.
Il s’agit donc désormais pour Bostheat de doper son réseau commercial pour vendre dans l’Hexagone ces chaudières révolutionnaires.
Il est vrai que l’unité vénissiane a nécessité 1,5 million d’euros d’investissement. La chaîne de fabrication a été conçu pour être évolutive : elle sera à terme susceptible de produire jusqu’à 50 000 chaudières par an.
La start-up va-t-elle se muer en un grand de la « chaudière durable » ? Pas exclu, vu les nombreux partenaires qui accompagnent la société et lui font donc confiance, de la banque publique Bpi France, à GRDF, en passant par Butagaz, Total ou Dalkia.
Une start-up à suivre de près…