Le Pôle de compétitivité Axelera consacré à la chimie verte multiplie les projets lourds
Des quatorze pôles de compétitivité rhônalpins, Axelera est l’un de ceux qui avec Minalogic et Lyon biopôle à avoir progressé le plus vite. Consacré à la chimie verte, ce pôle qui fête cette année sa cinquième année d’existence a déjà investi 505 millions d’euros dans la Recherche&Développement. Avec plus de 200 membres et de bonnes structures de gouvernance, il est désormais très productif comme le prouvent les nombreuses réalisations programmées dans les deux ans à venir : la plateforme « Axel’one », un outil fédérateur unique en Europe, Gaya, destiné à la méthanisation du bois, ainsi que le vaste programme Ecotech inter-pôles. Entre autres projets…
Cela fait cinq ans que les pôles de compétitivité ont été lancés en Rhône-Alpes. Si tous sauf un (Sporaltech) ont passé avec succès la dernière épreuve de l’audit gouvernemental, certains avancent à plus grande vitesse que d’autres. Parce qu’ils sont installés sur des secteurs à forte croissance, parce qu’ils ont mis en place des structures de gouvernance efficaces.
Tel est le cas du pôle de compétitivité Axelera chimie-environnement qui affiche un bilan très positif avec 98 programmes de R&D labellisés par le pôle et financés en cinq ans pour 505 millions d’euros. La machine Axelera qui a encore récemment amélioré sa gouvernance en mettant en place des think tanks, baptisés « écosystèmes » destinés à indiquer la bonne direction en matière de R&D, tourne désormais à plein.
Comptant désormais plus de 200 membres (*), il se lance dans des projets lourds : sept implantations d’équipements, mais aussi trois projets de plates-formes collaboratives d’innovation. Il s’agit en l’occurrence de regrouper des équipes sur un seul et même lieu, le temps de suivre l’aboutissement d’un projet de recherche.
La première plate-forme à être lancée devrait être Axel’one destinée à prendre à la fois racine sur le campus de La Doua et dans la vallée de la chimie. Un investissement de près de 30 millions d’euros. Cette plate-forme collaborative sera consacrée aux procédés propres et aux matériaux innovants.
Le pôle est également à l’origine de deux autres projets lourds. Gaya d’abord. Piloté par GDF-Suez, il a pour objectif de mettre au point des procédés de méthanisation du bois, en l’occurrence sa transformation en gaz : un projet de 80 millions d’euros (40 millions pour la recherche, 40 millions pour les applications industrielles). Il sera implanté soit à Chambéry, soit dans la vallée de la chimie lyonnaise et devrait être opérationnel à la mi-2012.
Et sous l’appellation de pôle Ecotech Rhône-Alpes, Axelera est, avec les pôles Minalogic, LUTB (Lyon Urban Trucks&Bus) et Tennerdis, en train de développer un réseau transversal, labellisé le 12 mai dernier par le gouvernement et axé sur l’efficacité énergétique. La problématique posée et destinée à être résolue : comment produire autant en consommant moins de carbone ?
Enfin, en compagnie de l’Institut Français du Pétrole, Axelera est à l’origine du projet d’Institut d’Excellence en Energie Décarbonnée (IAEE). Un programme de plus de 100 millions d’euros. Là encore, il s’agit de développer une industrie à basse consommation de carbone.
Pour le président d’Axelera, Denis Bortzmeyer, « L’une des retombées du pôle est l’instauration autour d’un certain nombre de grandes entreprises d’origine étrangère d’un véritable écosystème dont la conséquence la plus évidente est le maintien de la R&D de ces entreprises en Rhône-Alpes. » On l’a constaté pour le japonais Toray qui, sans Axelera aurait réalisé ailleurs son dernier gros investissement en date. Une bonne illustration du rôle que jouent de plus en plus les pôles. Bon pour l’emploi !
Illustration : Visualisation d’après l’étude de faisabilité, de la plate-forme technologique Gaya destinée à développer la méthanisation du bois et dont GDF-Suez est le chef de file.
(*) Axelera compte à ce jour 201 adhérents : 113 entreprises dont 76 PME, 50 établissements de recherche, 9 organismes de formation et 9 institutionnels.