Le Progrès désormais décidé à investir fortement sur le Web
Avec un temps de retard par rapport à la concurrence, le quotidien régional est désormais décidé à jouer fortement la carte de l’information Web. Il est aidé en la matière par la puissance informatique de son actionnaire le groupe EBRA (Crédit Mutuel) qui, à Strasbourg à travers sa filiale informatique « Euro Information » avec ses 2 000 salariés, dispose d’une importante force de frappe informatique. Le site ne se veut plus une simple duplication du papier, mais veut aussi jouer la carte du multimédia avec des reportages vidéo sur l’actualité et des diaporamas, le tout réalisé par une rédaction Internet dédiée de 7 personnes et la collaboration de l’ensemble de la rédaction. Dans le même temps, l’offre Web se diversifie avec trois sites annexes dédiés à l’emploi, aux annonces légales et aux avis de décès. L’objectif est d’atteindre cette année un chiffre d’affaires Web de 1,6 million d’euros.
Les éditeurs de presse le savent bien : ils seront multimédias ou …ne seront plus. Un journal doit désormais se dupliquer sur le papier, sur la Toile, sur i.Phone et sur i.Pad.
Une évolution qui, selon les titres de presse s’est effectuée plus ou moins rapidement. Plutôt tardivement en ce qui concerne le quotidien régional Le Progrès qui, certes, s’est installé sur le Web dès 1996, mais n’a développé son offre Internet que très progressivement.
Cette fois, un important virage est pris, lourds investissements à la clef. Grâce à la puissance de son actionnaire, le Crédit Mutuel et de sa filiale informatique « Euro Information « (2 000 salariés et près de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires), Le Progrès s’est donné les moyens de se doter d’un solide portail Web, par ailleurs mutualisé avec les autres titres du Groupe EBRA devenu, sous l’égide du Crédit Mutuel, le premier groupe de presse en France.
Il s’agit pour le groupe de presse lyonnais de présenter un site d’infos correspondant à la demande actuelle. Selon Jean-Philippe Vigouroux, responsable Internet du Progrès, « les contenus multimédias sont valorisés, les articles sont accompagnés de vidéos, voire de diaporamas, et ce grâce à une rédaction Internet dédiée de sept personnes et l’appui de l’ensemble des rédactions. »
Une nouvelle maquette a été mise en place. Elle vise à améliorer l’ergonomie du site pour un meilleur accès à l’information et notamment celle concernant l’info locale, commune par commune.
Cette refonte du site « progres.fr » a été facilitée par le développement du trafic. Entre mars 2009 et février 2011, l’audience a été multipliée par trois. Le Progrès annnce ainsi 3,5 millions de visites chaque mois et plus de 12 millions de pages vues (source OJD). Ce qui le situe à la cinquième place de l’audience des sites de la Presse Qotidienne Régionale (PQR) en France, derrière Ouest France, Sud-Ouest, Le Télégramme de Brest et la Provence.
Le modèle économique est mixte. Les informations générales et sportives sont gratuites, les locales, point fort de la Presse Quotidienne Régionale, sont payantes. « Sur les 1 200 articles mis en ligne chaque jour, 200 sont gratuits, en moyenne », précise Jean-Philippe Vigouroux. Il faut donc payer pour accèder à l’intégralité des contenus d’actualités et aux archives : de 2 euros pour une simple consultation de 24 heures à 18 euros par mois et 180 euros à l’année. L’abonné à la formule papier sept jours sur sept, a, lui, droit à l’accès gratuit à la totalité du Web.
Le site est d’ores et déjà optimisé pour les smartphones et autres PDA, tandis qu’une application i.Phone est prévue pour la fin du premier semestre 2011.
L’offensive Web du Progres ne porte pas seulement sur l’information. Le Groupe a décidé de diversifier son offre Web en proposant également sur son portail, un site d’avis de décès, sa chasse gardée (libramemoria.com), un site d’emplois (ioomyz.com), ainsi qu’un site d’annonces légales (eurolegales.com). Créé en octobre 2010, ce dernier site, mutualisé avec les autres titres du Groupe EBRA dans le Grand Sud-Est, vient concurrencer les journaux spécialisés comme « Le Tout Lyon » ou « les Petites Affiches Lyonnaises », par exemple.
Face aux investissements consentis, le chiffre d’affaires publicitaire se développe : de 800 000 euros, en 2010, il devrait passer, selon Michel Le Ray, directeur de la régie Publiprint, à 1,6 million d’euros cette année. De quoi conforter (un peu) les finances du quotidien régional qui se sont améliorées en 2009 avec une division par trois de ses pertes à 27 millions d’euros.