Le Rhône va tirer la démographie régionale et bénéficiera d’ici 2070 d’une croissance de sa population nettement supérieure à celle de la Région
C’est l’Insee qui le dit dans sa dernière étude démographique : sous réserve de la poursuite des tendances actuelles, la région Auvergne-Rhône-Alpes compterait 8,65 millions d’habitants en 2070, contre 8 043 000 actuellement, soit 650 000 habitants de plus, soit encore 12 600 habitants de plus en moyenne par an.
Une croissance, certes modérée par rapport à ce que nous a réservé le passé, mais en tout cas nettement supérieure à la moyenne française.
Elle serait surtout portée pour une bonne part par l’excédent des arrivées sur les départs et les naissances.
Le rythme d’augmentation de la population, de 0,6 % entre 2013 et 2018, s’établirait alors à 0,15 % en moyenne chaque année entre 2018 et 2070.
Le pic démographique serait atteint en 2056 avec 8,69 millions d’habitants, la population s’érodant ensuite très légèrement.
Le Rhône tiré par la natalité de sa population jeune
Mais ce qui est intéressant de constater dans cette étude, c’est que le Rhône, comme l’Ain et la Haute-Savoie, seront moteurs de la croissance démographique régionale.
Le Rhône, département le plus peuplé de la région avec 1,9 million d’habitants en 2018, soit 23 % de la population régionale, gagnerait plus de 250 000 habitants en 50 ans (soit + 0,25 % par an).
D’ici 2070, le Rhône connaîtrait un croissance de sa population de + 0,23 % par an).
La raison : une forte natalité qui dynamiserait le département et, en particulier, la Métropole de Lyon.
Le Rhône est en effet le seul département de la région dont la dynamique, exclusivement portée par un excédent des naissances sur les décès, est liée à la jeunesse de sa population.
L’étalement périurbain de Lyon se déploie de plus en plus en dehors du département, jusque dans l’Ain, dans la Loire et dans l’Isère.
Le Rhône est ainsi le seul département où les départs seraient plus nombreux que les arrivées sur la période 2018-2070.
En effet, sur les douze départements qui composent la région, la moitié enregistrerait une croissance démographique supérieure ou égale à la moyenne régionale : l’Ain, le Rhône, la Haute-Savoie, la Drôme, le Puy-de-Dôme et enfin l’Isère.
L’Isère, le Puy-de-Dôme et la Drôme connaîtraient des croissances démographiques légèrement supérieures à la moyenne régionale (entre + 0,16 et + 0,19 % par an pour une moyenne régionale de + 0,15 %).
La progression de l’Isère, deuxième département régional par sa population, serait portée à la fois par le solde naturel et le solde migratoire de façon équilibrée, le Nord- Isère profitant de la périurbanisation de Lyon.
Stabilité pour la Loire, l’Ardèche et la Savoie
D’autres départements de la région resteraient d’ici 2070 quasiment stables en matière de population, ce qui n’est jamais arrivé au cours des dernières décennies : il s’agit de la Loire, de la Savoie et de l’Ardèche.
Trois départements connaîtraient enfin un déclin démographique : le Cantal et l’Allier, mais aussi la Haute-Loire.