Le spécialiste du Crédit Impôt Recherche, Subventium, s’implante à Lyon

Le gouvernement a décidé de booster la Recherche & Développement privée dans l’Hexagone, par le biais du dispositif fiscal du Crédit Impôt Recherche. Celui-ci représentait il y a peu un milliard d’euros. Dopé par le plan de relance qui prévoit le remboursement anticipé au 1er janvier dudit Crédit Impôt Recherche, il pèse désormais près de 4 milliards d’euros.

De 8 000 en 2007, le nombre d’entreprises concernées est passé à 11 000 en 2008. Un chiffre qui devrait rapidement monter à 15 000 selon les souhaits du gouvernement. Dans ce lot, Rhône-Alpes, riche de 15 pôles de compétitivité et d’une bonne dizaine de clusters de recherche représente plus des 10 % qui lui sont traditionnellement dévolus. Largement plus d’un millier d’entreprises sont concernées dans la région.

La caractéristique de ce Crédit Impôt Recherche est d’être déclaratif. Il suffit de monter un dossier. Les erreurs ou le fait de n’avoir pas maximisé un dossier ne se voient qu’ensuite et peuvent poser des problèmes. D’autant que ce Crédit Impôt Recherche ne bénéficie heureusement pas qu’aux seuls grandes groupes, mais aussi aux PME qui n’ont pas toujours les outils ou les hommes pour gérer efficacement ce mécanisme pour le moins complexe.
Rien n’oblige une entreprise à se faire accompagner. Elle peut monter son dossier elle-même, mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur des espérances.

C’est la raison pour laquelle un certain nombre de sociétés spécialisées, de toutes tailles, se sont données pour tâche, moyennant finance, bien sûr, d’accompagner des PME-PMI dans ce domaine.

La dernière en date : Subventium, a inauguré jeudi 26 novembre un bureau de quatre personnes à Lyon. Il est dirigé par un ancien de Cegid, Patrick Jouin, 44 ans, embauché depuis juillet dernier.

La caractéristique de Subventium créée fin 2004 à la fois par Philippe Lapidus, expert-comptable et Laurent Scheinfeld (Sup de co Rouen) est de s’appuyer sur la profession comptable. Elle accompagne les entreprises innovantes, non seulement dans leur recherche de financement, de l’identification des aides à l’innovation, mais aussi dans l’obtention des fonds, en passant par le montage des dossiers.

Comptant 25 personnes, elle fait appel à des experts scientifiques indépendants chargés, à l’instar du ministère de l’industrie qui utilise le même fonctionnement, pour valider les projets de R&D. C’est la première difficulté pour une entreprise : d’abord être assuré qu’il s’agit bien d’un projet de R&D et qu’il sera reconnu comme tel.
« D’un côté, nous validons des projets par ce comité scientifique d’experts indépendants, chacun dans leur domaine (les NTIC, les biotechs, etc.) ; et de l’autre nous mettons en place une coordination systématique de ces mêmes dossiers avec les experts-comptables », précise Laurent Scheinfeld. Des experts-comptables qui souvent, ajoute le co-fondateur de Subventium, sont aussi prescripteurs.

Jusqu’à présent, le montage des dossiers rhônalpins de Subventium était géré de Paris. Le cabinet avait déjà dans sa besace en arrivant  à Lyon,  une trentaine de dossiers. Objectif affiché : d’ici la fin de l’année 2010 en traiter près d’une centaine de dossiers, souvent des PME-PMI de quelques dizaines de salariés seulement.

Le mode de rémunération de Subventium : près de 15 % des sommes récupérées par l’entreprise, de manière dégressive en fonction de leur importance. Cher ? Laurent Scheinfeld met en avant « un taux de succès de près de 99 % dans les dossiers de Crédit Impôt Recherche déposés ».

Une certitude : avec l’arrivée de Subventium et l’existence déjà sur place de nombreux concurrents (à l’instar d’Alma, de Lowendal et de bien d’autres), les entreprises ont plus que jamais l’embarras du choix si elles veulent se faire accompagner dans leurs demandes de Crédit Impôt Recherche, gage à terme d’innovations et de chiffre d’affaires supplémentaire.

Photo : Patrick Jouin, 44 ans, le nouveau responsable du bureau de Subventium à Lyon, basé à la Part-Dieu.