L’économie d’Auvergne-Rhône-Alpes entre dynamisme et essouflement, mais avec un taux de chômage se rapprochant du plein emploi
Le taux d’emploi d’Auvergne-Rhône-Alpes (nombre d’actifs par rapport à la population totale) n’a jamais été aussi bas. Il se situait selon l’Insee à 6,3 % au premier trimestre 2022. Bref, à 1,3 point de ce l’on appelle le plein emploi, fixé d’ordinaire au niveau incompressible de 5 %. Et ce, alors que, toujours selon l’Insee estime dans se dernière lettre de conjoncture que l’économie régionale oscille “entre dynamisme et essoufflement.”
La bonne nouvelle sur le plan économique ? C’est que le taux de chômage s’établit à 6,3 % de la
population active à la fin du premier trimestre 2022 en Auvergne-Rhône-Alpes.
Il baisse de 0,1 point par rapport à la fin d’année précédente, comme au niveau national.
En repli quasi continu depuis un an, le chômage régional atteint un niveau aussi bas que celui connu avant la crise économique de 2008 !
De la sorte, les effets de la crise sanitaire ont été gommés : le taux de chômage est inférieur de 0,8 point au niveau pré-crise. Et on se rapproche donc, à 1,3 point du taux de plein emploi (5 %).
Fin mars 2022, prés de 3,2 millions de salariés travaillent en Auvergne-Rhône-Alpes. Un chiffre qui poursuit sa hausse : au cours des trois premiers mois de l’année, 9 500 nouveaux emplois ont continué à être créés, soit une hausse de 0,3 %.
Par rapport à l’avant-crise, tous secteurs confondus, ce sont 94 000 emplois supplémentaires qui ont été créé dans la région, corespondant à une hausse du nombre d’emploi de 3 % plus importante qu’un niveau national. Et c’est le secteur privé qui tire l’attelage : + 3,4 %.
Et ce, alors que selon l’Insee, l’économie régionale oscille “dynamisme et essoufflement”.
La croissance ralentit depuis quatre trimestres
Et ce, alors que depuis quatre trimestres, la croissance ralentit.
L’évolution est un peu plus faible dans le secteur public (+0,2 %) que dans le secteur privé (0,3 %)
Au premier trimestre 2022, l’activité économique régionale, mesurée par le volume d’heures rémunérées par les entreprises, se maintient au-dessus du niveau enregistré avant la crise sanitaire.
Mieux encore, tous secteurs confondus, l’activité économique est de 2,9 % supérieure à celle observée début 2019.
L’évolution est quasi équivalente à celle de la France (+ 2,8 %).
Dans les grands secteurs, seule l’industrie ne parvient toujours pas à retrouver sa situation d’avant-crise : en début d’année, l’activité reste inférieure de 1,2 % à ce qu’elle était trois ans auparavant.
Le tertiaire garde le cap : la branche marchande surpasse son niveau de début 2019 de 4,3 % et la branche non marchande de 3,7 %. Enfin, la construction montre des signes forts de résilience avec un volume d’heures rémunérées supérieur de 4,5 %.
En avril, selon des données provisoires, l’activité ralentirait mais resterait toujours au vert avec un niveau supérieur de 1,5 % par rapport à 2019. L’industrie serait toujours en retrait et les deux branches tertiaires conserveraient un volume d’heures dépassant l’avant-crise.
Une croissance de 2,3 % en 2022
La question est désormais de savoir si cette marche vers le plein emploi va perdurer vu les besoins enregistrés jamais aussi forts dans de nombreux secteurs ou si l’on assistera à une inversion, du fait d’un risque de récession.
La seule certitude pour l’heure est que l’ensemble de l’année 2022 sera en croissance, de l’ordre de 2,3 % selon la Banque de France (le gouvernement est plus optimiste avec + 2,5 %). Mais après, si par exemple, on assiste cet hiver à des restrictions gazières ?
Illustration-Evolution du taux de chômage en Auvergne-Rhône-Alpes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisé.