La philosophie économique de Gérard Collomb qui la répétait à qui voulait l’entendre était celle issue du philosophe du 18ème siècle, au début de l’ère industrielle, Saint-Simon. Celui qui professait : « qu’avant de distribuer, il fallait créer la richesse ».

Son fief, la mairie de Vaise

Après avoir tenté pendant quinze ans de prendre la mairie centrale de la Ville de Lyon à partir de son fief de la mairie de Vaise (9ème arrondissement) et dans la foulée, , le Grand Lyon, puis la Métropole qu’il a contribuée  à créer, les chefs d’entreprises étaient pour le moins circonspects. Un Socialiste à la mairie, cela ne leur semblait pas de bon augure pour la suite…

Cette phase de prudence n’a pas duré. Gérard Colomb a tout-de-suite compris qu’il fallait que l’écosystème politique et économique travaille main dans la main pour y arriver.

Et lorsqu’on lui posait la question de sa relation à l’économie, il se posait comme adepte de la pensée du philosophe Saint-Simon.

Cette pensée positive qui passe par la confiance dans le progrès technique, s’appuie sur la certitude que c’est dans une industrie morale que réside la condition du bonheur, de la liberté et de l’émancipation.

En phase avec le patronat lyonnais

Ce même Saint-Simon est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage intitulé « Nouveau christianisme ». Bref, Gérard Collomb s’est coulé dans une des caractéristiques du patronat lyonnais dont la figure tutélaire est Alain Mérieux : celle du Christianisme social, le social et l’économique devant aller de pair.

Ce qui a fait de lui, avec l’appui total des milieux économiques un maire constructeur, comme en témoigne le legs que ses vingt années à la tête de Lyon et de de sa Métropole ont produit : il a changé l’image de Lyon à l’international et porté de grands projets urbains comme la Confluence ou les berges du Rhône qui sont devenus des espaces de loisirs après été d’immenses parkings.

Sans lui, le Groupama Stadium de OL Vallée, et son pendant loisirs d’OL Vallée n’auraient pas vu le jour.

Il fut aussi l’homme qui, bien avant d’autres maires a inscrit le vélo dans la cité avec l’arrivée des Vélo’v.

Sa grande œuvre sera aussi sans nul doute le nouveau quartier de la Confluence qui a aussi changé le visage de Lyon.

C’est bien le maire précédent, Raymond Barre, qui en a eu l’intuition et a lancé les fondations de la Confluence, mais c’est sous le deuxième mandat de Gérard Collomb que ce quartier qui a vu côté Saône intervenir les plus grands architectes du monde entier, est devenu la vitrine la plus contemporaine et la plus visible de Lyon.

Avec la Confluence, la Presqu’île de Lyon a pu doubler de surface.

Plus de skyline

Mais en fait, pendant son « règne », Lyon s’est couverte de grues avec le 7e fait aussi peau neuve derrière les voûtes, Gerland se transformant, après la Part-Dieu en quartier d’affaires, les ZAC se sont multipliées etc.

Le 1er janvier 2015, Gérard Collomb est devenu le premier président de la Métropole de Lyon, une collectivité totalement nouvelle qu’il a créée avec Michel Mercier, alors président du conseil général : il devient l’élu local le plus puissant de France.

C’est au cours de ce mandat qu’il s’attaque au quartier d’affaires de la Part-Dieu avoir la volonté d’en faire un quartier de la Défense bis, d’aucuns évoqueront même alors Manhattan car son rêve était de créer une « skyline » de dix à douze tours visibles de très loin.

Avec l’arrivée de la dernière en date, la tour To-Lyon, ce rêve s’est d’évaporé dans la mesure où les exécutifs écologistes de la métropole et de la Ville de Lyon ont coupé les ailes aux projets de tours qui auraient dû suivre. Plus de skyline illustrant l’ambition d’une métropole.

Sans doute aussi l’un de ses derniers regrets de ce maire bâtisseur que fut Gérard qui n’aura pas pu aller jusqu’au bout de son rêve.

 

Décès de Gérard Collomb : «  Les entrepreneurs sont en deuil » 

Pour Philippe Valentin, président de la CCI Lyon Métropole : « Je salue la mémoire d’un grand homme d’Etat français, proche des entreprises et du monde économique. Gérard Collomb demeurera une figure emblématique du ‘faire ensemble à la lyonnaise’, au service de sa ville et des lyonnais. Il aimait Lyon. Il fut un partenaire attentif des acteurs économiques, un infatigable rassembleur autour de grands projets pour la modernisation, l’attractivité et le rayonnement du territoire.

Formidable ambassadeur de Lyon, visionnaire et bâtisseur, il a travaillé étroitement avec notre CCI sur de nombreux projets structurants pour les entreprises et le territoire, par exemple l’implantation d’emlyon à Gerland, la démarche Grand Lyon l’Esprit d’Entreprise, le Schéma directeur d’urbanisme commercial (SDUC), les projets d’implantation commerciale dans les quartiers Politique de la ville, et bien sûr le développement de l’Aderly et la démarche Onlylyon, qui a fait de Lyon une grand métropole européenne reconnue pour ses atouts, son dynamisme et sa qualité de vie dans le monde entier.

Nous nous associons à la peine de son épouse, de ses enfants et de ses proches, ainsi que de toutes celles et ceux, très nombreux, qui l’ont côtoyé et aimé. »