« L’entreprise n’est pas l’alpha et l’omega d’une Métropole » : David Kimelfeld met en avant ce qui le sépare de Gérard Collomb et des Verts
Bien malin qui peut dire quel sera le résultat du scrutin des 15 et 22 mars prochain. L’arrivée de LREM bouscule les certitudes, les Verts ont le vent en poupe ; et surtout, c’est la première fois que le conseil métropolitain est élu au suffrage universel direct dans le cadre d’un scrutin avec 14 circonscriptions.
Surprises assurées ! En tout cas, notre confrère Prospectives Rhône-Alpes propose six scénarios possibles, tous plausibles. Ni plus, ni moins…
C’est dans ce cadre qu’à un peu plus d’un mois du premier tour, la campagne électorale s’avive.
Ainsi, jeudi 7 février devant les journalistes du Cub de la Presse de Lyon, David Kimelfeld, le président de la Métropole qui a refusé de rendre son fauteuil de président à l’ex-ministre de l’Intérieur a joué la carte de la différence par rapport notamment à son « prédécesseur », comme il dit, en l’occurrence Gérard Collomb et les Verts ; et ce alors qu’il a été pendant plusieurs années le 1er vice-président de Gérard Collomb chargé du développement économique.
Ce qui le différencie de Gérard Collomb, notamment, outre l’Anneau des Sciences,-il n’y est pas favorable- la place unique de l’entreprise dans la stratégie du développement économique.
« Je ne suis pas fasciné par l’entreprise »
« Pour moi, si la place de l’entreprise est importante, bien sûr ; ce n’est pas l’alpha et l’omega. Je ne suis pas fasciné par l’entreprise. Je ne crois pas que toutes les solutions arrivent par l’entreprise. Il faut, dans cette Métropole, trouver l’équilibre entre le social, l’écologie et l’entreprise. »
Différence également qu’il met en avant, concernant l’industrie. « J’ai une différence d’appréciation sur l’industrie. Mon prédécesseur ne parlait jamais du terreau fort constitué par l’emploi industriel. Il y a dans cette Métropole un ratio puissant d’emplois industriels. On ne peut pas parler que du tertiaire… »
Pour lui, l’attractivité de Lyon ne tient pas seulement à la capacité de faire s’implanter de grandes entreprises, mais aussi « à proposer aux salariés de bonnes conditions d’accueil, en matière de logements, notamment. »
Et de lancer : « J’ai un objectif de 50 000 logement nouveaux dans la Métropole au cours de la prochaine mandature. Il faut également que tout ne soit pas centré sur Lyon : il faut un développement multipolaire de la Métropole. On a beaucoup trop concentré ! »
Un danger se fait jour pour David Kimelfeld, en ce qui concerne l’attractivité de Lyon : « Il y a désormais de nombreuses métropoles qui offrent aux entreprises les mêmes, voire de meilleurs avantages, que Lyon pour leur implantation, attention ! »
Quelle différence ensuite avec les Verts d’EELV : « Les Verts pensent que tous les problèmes de l’agglomération vont se résoudre avec les mesures prises pour assurer la transition écologique, avec 100 % de zone 30, avec des pistes cyclables à foison, etc. ; non, ce n’est pas suffisant, il faut être dans l’équilibre entre l’économie, le social et écologie… »
15 % de la population sous le seuil de pauvreté
Et d’ajouter : « Il ne faut tout-de-même pas oublier qu’il y a dans cette Métropole 15 % de la population qui est sous le seuil de pauvreté… »
Enfin, concernant son rapport au gouvernement : « Je ne suis pas dans un divorce avec la République en Marche ; mais plutôt dans une divergence de méthode. Il faut retrouver les voies sociales. L’exécutif gouverne de manière trop verticale. En entrant à la République en Marche, je n’ai pas laissé au vestiaire mes valeurs de Gauche. Je sais d’où je viens… »
Suffisant pour décoller dans les sondages, David Kimelfeld stagnant actuellement à la troisième place ? Pour l’heure, Gérard Collomb et les Verts font la course en tête, mais la campagne est loin d’être terminée…