Coronavirus : les annulations ou reports de salons, concerts ou spectacles, se bousculent…
Les sociétés spécialisées dans l’événementiel doivent s’attendre à des semaines difficiles. Elles se voient obligées d’annuler un nombre grandissant de manifestations, alors que nous ne sommes encore qu’au stade 2, le stade 3 (prochainement ?) constituant le seuil épidémique. Ainsi, la Foire de Lyon qui devait se dérouler du 20 au 30 mars a été reportée en mai. Idem pour le SIDO, le salon de la robotique et des objets connectés, reporté, lui, au mois de septembre. Même situation pour les organisateurs de spectacles, bien obligés de s’adapter au nouveau seuil des 1 000 spectateurs annoncé dimanche 8 mars, avec là aussi des annulations en fonction des jauges des salles…
Les sociétés événementielles n’ont pas le choix. Suite à l’arrivée en France du coronavirus, un arrêté datant du 4 mars interdit tout rassemblement mettant en présence de manière simultanée plus de 5 000 personnes en milieu clos sur le territoire national ; et ce, jusqu’au 31 mai 2020.
De ce fait, GL Events organisateur de la Foire de Lyon n’a eu d’autres choix que d’annoncer que cette manifestation qui devait se dérouler du 20 au 30 mars à Lyon-Eurexpo a été reportée. Elle a été repoussée du 16 au 24 mai prochain, en espérant que le coronavirus sera alors passé, ce qui est possible, mais pas certain.
C’est la première fois depuis sa mise en sommeil pendant la dernière guerre mondiale (entre 1942 et 1945, précisément) que la Foire de Lyon, née en 1916 n’aura pas lieu à la date prévue.
« Par mesure de précaution, c’est la décision la plus raisonnable qui était à prendre parce que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que tout se passe bien », a expliqué la directrice de la Foire de Lyon Véronique Szkudlarek.
Et GL events d’ajouter : « La santé de nos 200 000 visiteurs, de nos 900 exposants, de nos collaborateurs, de nos partenaires et de l’ensemble des entreprises intervenant sur l’évènement est notre unique priorité »,
Un report pas évident à mettre en œuvre sur le plan de l’organisation, car si la décision de report a été décidée la semaine dernière, l’installation des stands devait débuter cette semaine !
On attendait, du 20 au 30 mars 2020, prés de 900 exposants. Reste à savoir combien vont pouvoir changer leur programme et décaler leur présence à Eurexpo du 16 au 24 mai.
L’année dernière, la Foire de Lyon avait attiré près de 200 000 visiteurs.
A noter que les salons Baby et Kidexpo qui se déroulaient sur les week-ends de la Foire sont eux aussi reportés. Ils auront lieu les 16 et 17 mai 2020.
Le SIDO reporté à septembre
Autre salon qui pèse désormais très lourd à Lyon : le SIDO, consacré aux objets connectés et à la robotique a, lui, aussi subi les conséquences du coronavirus.
« 656 Editions », la société organisatrice du salon SIDO initialement prévu à la Cité Internationale les 12 et 13 mai, a dû, lui aussi, être reporté.
Pierre Mirlit, Commissaire Général du SIDO, précise : « Cette décision importante a été prise en étroite concertation avec de nombreux partenaires. Notre ambition a toujours été de proposer un événement de qualité pour tous les publics en maitrisant les enjeux de sécurité. Grâce à une édition décalée à septembre prochain sans modifier sa configuration habituelle, SIDO 2020 offre la possibilité à tout l’écosystème IoT, IA et Robotique de créer, dans les meilleures conditions possibles, de nouvelles opportunités business dès la rentrée. »
L’année dernière, le SIDO a rassemblé 11 000 professionnels sur deux jours d’exposition avec plus de 450 exposants.
Primevère, oui ; mais pas le salon du Randonneur
C’est ainsi que le salon du Randonneur a dû lui aussi être annulé ; alors qu’un salon similaire, Primevère a, lui, bien eu lieu.
Les organisateurs n’ont souhaité prendre aucun risque suite à la présence du coronavirus. Le salon du Randonneur 2020 qui devait se tenir les 20, 21 et 22 mars à la Cité Internationale de Lyon a ainsi été annulé et reporté en mars 2021.
« C’est naturellement une décision difficile à prendre, constatant que le nombre de cas ne cesse de croître, nous ne voulons prendre aucun risque avec la santé et celles et ceux qui font la réussite du salon » , a expliqué Lionel Pons, directeur de ce salon.
En revanche le salon « alter-écologie » Primevère s’est bien déroulé ce week-end à Lyon. Les organisateurs ont procédé à des adaptations pour ne pas franchir la barre des 5 000 visiteurs.
Avec ses 565 exposants la 34ème édition du salon Primevère pouvait dépasser la jauge des 5 000 visiteurs.
Pour pallier le problème, les organisateurs ont choisi d’aménager le salon en deux espaces bien séparés, avec des comptages réalisés en permanence pour rester sous la fameuse barre des 5 000 visiteurs.
De même, dans un autre espace d’Eurexpo, lors du dernier week-end également, le salon des vignerons indépendants a pu, lui aussi, se tenir normalement.
Annulations aussi pour le rappeur Gims et Patrick Bruel
Côté spectacle, enfin. Pour fêter ses 10 ans de carrière, le rappeur Gims devait se produire sur la scène lyonnaise dans le cadre de son « Décennie Tour », le 10 mars.
Mais le concert, qui devait réunir plus de 5 000 personnes, ne pourra pas se tenir, selon la préfecture du Rhône.
En revanche, le concert de James Blunt à la Halle Tony-Garnier à Lyon s’est bien déroulé comme prévu lundi 2 mars. Il accueillait moins de 5 000 personnes…
Par temps de coronavirus, mieux valait être une petite manifestation pour passer entre les mailles de la réglementation mise en place de façon exceptionnelle…
A l’Auditorium de Lyon, au cas par cas…
Telle est la situation qui prévalait jusqu’au dimanche 8 mars, jour où a été annoncé par le gouvernement le nouveau seuil de 1 000 personnes pour les spectacles et manifestions en salle ou en plein air, traduite dès le lundi 9 mars par un décret paru au Journal Officiel.
Une décision brutale à laquelle les organisateurs de spectacles ont dû s’adapter dès lundi.
Ainsi, à la Maison de la Danse, on annonce n’avoir annulé aucun spectacle « dans la mesure où la jauge de la salle est inférieure à mille spectateurs. »
La situation est très différente dans l’une des plus grandes salles de Lyon, celle de l’Auditorium qui affiche 2 200 places. Ainsi, le concert consacré jeudi 12 mars à « La Passion selon Saint-Jean » par le Bach Collegium Japan (en coproduction avec le Festival d’Ambronay) a dû être annulé. L’affluence y était grande.
Les concerts de la B!ME (Biennale des musiques exploratoires) du 13 au 15 mars sont en revanche maintenus, leur jauge étant inférieure à 1 000 personnes.
« Nous attendons la publication d’un décret officiel et des précisions de la part de la Préfecture et du ministère de la Culture pour prendre des mesures pour les concerts de la semaine prochaine et des suivantes », expliquait lundi 9 mars la direction de l’Auditorium.
Un Auditorium qui, comme d’autres salles va voir ses recettes de billetterie se raréfier, sans compter les coûts induits de telles annulations au dernier moment…