Les banques qui restreignent les conditions d’accès, l’encadrement des loyers : les inquiétudes des professionnels de la Fnaim pour 2021

Jusqu’à présent, tout allait bien. Les prix de l’immobilier avaient beau grimper, les taux de crédit immobilier n’avaient jamais été aussi bas, les banques jouaient le jeu, ce qui permettait aux acquéreurs de s’y retrouver.

Ce n’est semble-t-il plus le cas : les banques restreignent l’accès au crédit est bien obligé de constater Nicolas Bouscasse, le président de la Fnaim du Rhône.

Les professionnels pointent du doigt les critères d’octroi assez stricts fixés par le Haut Conseil de stabilité financière.

Du fait de ces conditions de dossiers durcies, des projets d’acquisitions de centaines de Lyonnais, regrette le président de la Fnaim du Rhône. Il donne l’exemple d’un chirurgien-dentiste dont le dossier d’achat d’un bien immobilier semblait dans les clous, pour être in fine refusé par la banque, du fait d’un taux d’endettement de 36 %.

Augmentation des prix de 12,3 % dans l’existant

Et ce, d’autant que les prix dans l’immobilier existant ont continué à grimper alors que les volumes de vente ont reculé en un an de 10,5 %.

De juin 2019 à juin 2020, les prix médians ont ainsi grimpé de 12,3 % dans le Rhône, ce qui porte désormais le prix au mètre carré à 3 590 euros. (+ 4% pour les maisons, avec un prix médian à 322 500 euros).

Dans Lyon intra-muros, les prix des appartements ont eux gagné 5,4 % avec un prix médian de 4 289 euros le mètre carré.

2021 s’annonce pour le moins compliqué

Et puis, il y a l’encadrement des loyers que la nouvelle municipalité lyonnaise et la Métropole veulent mettre en place.

Un encadrement qui expliquerait d’ailleurs la forte hausse des loyers (près de 10 % pour les nouveaux locataires qui ont signé cette année), constatée cette année, alors qu’ils avaient été plutôt sages les années précédentes.

Explication : les propriétaires ont préféré prendre les devants et se prémunir de l’encadrement en augmentant leurs loyers pour les trois ans à venir.

Reste que les professionnels de l’immobilier entendent malgré tout jouer le jeu.

“Nous avons mis en place une commission technique avec la Métropole pour accompagner au maximum cet encadrement des loyers et éviter qu’il ne se fasse des choses malencontreuses…”, explique Nicolas Bouscasse.

Pour ce dernier, “2021 s’annonce pour le moins compliqué”. D’un côté, il y a l’appétence des Français pour la pierre qui est toujours présente, le dynamisme de la Métropole lyonnaise qui ne se dément pas.

Mais de l’autre, il va y avoir dans la balance, l’augmentation du chômage et un niveau de confiance des ménages qui a tendance à diminuer.

La barque se surcharge donc avec la frilosité des banques, puis cet encadrement des loyers “qui risque de freiner les investisseurs, mais reste à savoir à quelle hauteur…”

Pour résumer : en ce qui concerne 2021, les professionnels restent pour l’heure dans le brouillard…