Les cessions de joueurs en berne propulsent l’OL dans le rouge : – 35,6 millions d’euros
Le modèle économique de l’OL a du plomb dans l’aile. Si l’Olympique Lyonnais a fait venir pour 95,5 millions d’euros de nombreux joueurs lors du dernier exercice, elle en a peu cédé : point fort habituellement du club, le marché des transferts, en recul de 73 %, est en berne. Avec la chute de la publicité, la dégringolade des produits de cessions de joueurs explique pour une bonne part la perte enregistrée lors du dernier exercice, le premier déficitaire depuis cinq ans : – 35,6 millions d’euros. Le cours de Bourse est à son plus bas niveau : – 70 % depuis son introduction. Et ce n’est pas l’annonce d’une augmentation de capital de 40 millions d’euros qui va le doper.
Même si le Club connaît depuis peu sur le terrain un regain de forme, les bonnes nouvelles sont rares en ce début de saison pour l’Olympique Lyonnais. L’annonce des résultats de l’exercice 2009/2010 ne va pas arranger les choses. Le Groupe lyonnais affiche une perte importante, la première en cinq ans, le résultat net part du groupe est dans le rouge : – 35,6 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 160,2 millions d’euros contre 192 en 2008/2009 (- 16,6 %).
La raison principale tient à une forte chute des produits de cession de joueurs, un poste qui, traditionnellement gonfle les résultats du Club dirigé par Jean-Michel Aulas et constitue le moteur du modèle économique du club. Un moteur en panne. Les plus-values sur cessions de contrats de joueurs ne se sont élevées qu’à 14,1 millions d’euros contre 52,4 millions lors de l’exercice précédent soit un recul de 73,1 % ! Reste à savoir pour combien de temps car le marché des transferts ne semble pas repartir.
On est loin de 2009, année du transfert record de Karim Benzema au Real Madrid, pour 35 millions d’euros !
En revanche, le septuple champion de France a beaucoup recruté. Les investissements joueurs ont représenté 95,8 millions d’euros. Le club a intégré Lisandro Lopez, Michel Bastos, Aly Cissokho et Bafétimbi Gomis en début de saison ; puis Dejan Lovren en janvier, puis encore Jimmy Briand en juin.
« Au 31 août, après l’arrivée de Yoann Gourcuff (pour 22 millions d’euros qui seront comptabilisés dans l’exercice en cours, ndlr), l’effectif professionnel compte 26 joueurs, tous internationaux », remarque l’OL qui estime à 207,7 millions d’euros, la valeur marchande de ses joueurs.
L’autre volet du modèle économique de l’OL, la publicité n’a pas été non plus à la fête. Le Club tablait beaucoup sur son sponsor maillot Betclic (jeux en ligne). « La crise économique et les reports successifs de la loi sur les paris en ligne ont rendu impossible l’affichage du sponsor maillot pendant toute la saison », explique le Club. Au moins cette perte n’est pas récurrente.
En revanche, les produits des autres activités se portent bien. Qu’il s’agisse de la billetterie (+ 10,7 % à 24,8 millions d’euros), des droits TV (+ 15,1 % à 78,4 millions d’euros) ou des produits dérivés (+ 1,4 % à 28,2 millions d’euros). Au total, sur ces secteurs, la hausse s’établit à + 4,7 % pour un chiffre d’affaires de 146,1 millions d’euros.
Tous ces chiffres ne vont pas arranger le cours de Bourse qui cède près de 8 % depuis le début de l’année à 7 euros. Continu, le recul s’établit à près de 70 % depuis l’arrivée sur la cote (L’OL a été le premier club en France à aller en Bourse).
Et ce n’est pas l’annonce d’une augmentation de capital « à hauteur environ de 40 millions d’euros (sans incidence sur les comptes consolidés) permettant à l’OL SASP de disposer d’un peu plus de 80 millions d’euros de capitaux propres », dixit la direction du Club, qui va doper le cours… Mais c’est dans les difficultés que l’on peut vraiment appréhender la valeur du capitaine Jean-Michel Aulas. Pour l’heure, il maintient fermement le cap, notamment sur son projet de Grand Stade, « un projet créateur de valeur ». Mais sur ce terrain là aussi, les difficultés ne manquent pas.
Photo : Maintenant, malgré les difficultés, son projet de Grand Stade, le président du Club, Jean-Michel Aulas, tient le cap.