Les deux métropoles de Lyon et de Saint-Etienne s’unissent pour créer un fonds d’amorçage industriel de 80 à 100 millions d’euros
Il s’agit rien de moins que de favoriser l’émergence des futurs grands industriels de demain qui devront satisfaire à la fois à des critère environnementaux et socio-économiques. Telle est l’ambition de Bruno Bernard et de Gaël Perdriaux, les deux présidents des Métropoles de Lyon et de Saint-Etienne sur une même ligne pour créer un fonds d’amorçage auquel les investisseurs privés sont aussi conviés pour moitié avec la Banque des Territoires et les acteurs publics. Un fonds qui veut lutter contre la “Vallée de la mort”. Explications.
Les deux hommes ne sont pas du même bord politique puisque l’un, Bruno Bernard est écologiste, et l’autre Gaël Perdriaux, LR.
Ils viennent pourtant de sceller une alliance territoriale entre Lyon et Saint-Etienne pour “réinventer l’industrie”, tel est du moins l’intitulé de leur projet.
Pour Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, « Nous avons besoin de relocaliser notre économie, et la rendre plus vertueuse. L’objectif, c’est d’avoir des industriels qui s’installent et qui respectent l’environnement ».
80 à 100 entreprises accompagnées
L’enveloppe commune mise sur la table apparaît importante de prime abord : de 80 à 100 millions d’euros, mais sur 12 à 14 ans. L’ambition est de “financer les phases de pré-industrialisation de 80 à 100 nouvelles entreprises industrielles.”
Les autres financeurs escomptés sont la Banque des Territoires, opérateur national “Territoire d’innovation”, mais aussi des investisseurs privés qui pourront prendre leur part en mettant au pot, au moins pour moitié dans ce fonds d’amorçage industriel.
Les Métropoles de Lyon et de Saint-Etienne pour leurs parts, financeront respectivement ce fonds à hauteur de leur poids économique : 17 millions d’euros pour l’une et 5 millions d’euros pour l’autre.
Cette démarche commune qui mise donc très fort sur l’industrie, les deux points forts de Lyon, comme de Saint-Etienne, tient à un constat partagé.
“Vallée de la mort”
Il existe en effet selon les deux élus “un trou dans la raquette” de l’accompagnement des entreprises industrielles. Et c’est ce trou qu’ils comptent combler. Ce que les spécialistes appellent de manière fort imagée, “la Vallée de la mort”, l’étape intermédiaire entre les financements publics et les financements privés, pendant laquelle les entreprises risquent la faillite, faute d’apport en capital et de partage du risque.
“De nombreuses entreprises ont des projets innovants qui ont passé la preuve de concept. Mais elles peinent souvent à financer leur passage à l’échelle industrielle, faute de fonds propres, mais aussi faute d’investisseurs qui partagent les mêmes ambitions environnementales et sociales”, expliquent les deux élus d’une même voix.
Pour eux, “ce fonds d’amorçage va permettre de combler ce manque.”
L’idée des deux patrons de Métropoles est donc d’accompagner des entreprises répondant à des critères à la fois environnementaux et socio-économiques.
Parmi les critères qui seront pris en compte pour financer les entreprises industrielles : le pourcentage des fournisseurs locaux, le nombre d’emplois créés en lien avec le territoire, l’écoconception des produits, la mise en œuvre de l’économie circulaire, voire encore les énergies renouvelables créées et utilisées, notamment.
Ce fonds sera géré par une société mandatée à cet effet.
Ce fonds d’amorçage industriel “à impact environnemental et social” sera officiellement lancé lors du salon “Global Industrie” qui aura lieu en septembre 2021 à Lyon-Eurexpo.
Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole y croit : « cette alliance territoriale évidente et indispensable créera les conditions favorables à l’émergence des futurs leaders industriels « . On en prend l’augure !