« Les habitants du 2e réfutent le projet Presqu’île » 5 Questions à Pierre Oliver
Quel est le constat de la concertation publique que vous avez lancée à propos des projets Presqu’île à vivre et Rive droite du Rhône ?
Tout d’abord, il faut préciser que nous avons mis un questionnaire dans l’ensemble des boîtes aux lettres de notre arrondissement et que nous avons eu 4 587 réponses. Ce qui est considérable. A titre de comparaison, lors des dernières municipales, nous avons eu 7 500 votants.
Pour répondre à votre question, nous avons sondé la population sur les deux projets concernant notre arrondissement, à savoir, dans un premier temps le projet apaisement Presqu’île et ensuite le projet Rive Droite du Rhône. Sur le projet Presqu’île, les habitants sont plutôt opposés au projet avec deux points particulièrement contestés. La ZTL, la zone trafic limité-est rejetée à 70% et ce chiffre monte à 82% pour les personnes qui habitent le périmètre.
Le deuxième point contesté est celui de la fermeture de la rue Grenette. 88% des sondés estiment que cette fermeture aura un impact négatif sur l’accessibilité de la Presqu’Île. Sachant 100% des Lyonnais sondés qui vivent dans cette rue sont opposés à cette mesure.
Pourquoi, les habitants du quartier de la rue Grenette refusent sa fermeture ?
Ils sont inquiets pour deux raisons. La première pour des questions d’accessibilité de leur domicile et de la Presqu’île dans sa globalité. Et le second point d’achoppement porte sur la dynamique commerciale du secteur.
Quid des résultats quant au projet Rive Droite du Rhône ?
C’est le second point dont les résultats sont plus nuancés. Il en ressort que les gens sont plutôt ouverts à l’idée d’avoir un projet nouveau car tout le monde n’est pas forcément heureux d’avoir une autoroute sous sa fenêtre. Mais ce qui ressort, ce sont les questions liées à la propreté, la sécurité et les nuisances sonores.
Près de 80% des gens sont très inquiets sur ces sujets précis. Un second point est mis en exergue, c’est la suppression de 500 places de parking sur le quai.
Aux vues de ces résultats, y a-t-il encore des solutions afin d’ouvrir des discussions avec la Ville et la Métropole ?
Notre but est bien de provoquer un dialogue et une vraie discussion et peut-être de revoir le projet. Ces gens-là sont des élus et donc lorsque l’on prend connaissance de cette consultation publique, j’estime que le temps de la concertation doit s’ouvrir. A minima, sur la ZTL et la fermeture de la rue Grenette qui sont les deux points qui ressortent largement de cette concertation.
In fine, vous semblez presque surpris de l’ampleur de ces résultats ?
Je ne suis pas tant surpris sur le fond des choses. Pour bien connaître les habitants du quartier, je connais leurs craintes mais je suis en revanche très agréablement étonné par le nombre de retours. C’est un excellent test quant à la véracité de la démocratie participative. Après, soit la Ville et le Métropole entendent le message et tout le monde se met autour de la table soit comme depuis le début, ils n’écoutent personne et foncent tête baissée.