Les perdants et les gagnants du Covid-19 : Casino et Plastic Omnium en fortes pertes, bioMérieux en lévitation…
Il fallait mieux comme bioMérieux être dans le domaine de la santé et les tests Covid-19 pour faire du business l’année dernière qu’être dans la distribution ou l’automobile. Sans surprise c’est ce que témoignent respectivement les résultats des exercices 2020 de Plastic Omnium, Casino et bioMérieux, rendus publics la semaine dernière.
Notamment fortement engagé dans l’énergie d’avenir, l’hydrogène, l’équipementier automobile Plastic Omnium est persuadé que 2021 sera bien meilleur que 2020.C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
La société dirigée par Laurent Burelle anticipe en effet un « fort rebond de son chiffre d’affaires » en 2021.
En revanche, la chute de la production automobile mondiale due à la crise sanitaire a amené PO à réaliser un des pires résultats de son histoire…
Plastic Omnium a ainsi réalisé l’an passé un chiffre d’affaires consolidé de 7,07 milliards d’euros, en repli de… 16,7 % en données publiées et de 14,8 % hors effets de change et de périmètre. « Il intègre un impact de change négatif de 161 millions d’euros », a souligné le groupe.
Il est vrai que la production automobile mondiale a perdu 14,4 millions de véhicules, soit une baisse de 16,8 %, passant de 86 millions de véhicules à 71,6 millions de véhicules.
La marge opérationnelle s’est établie à 118 millions d’euros, contre une marge de 511 millions d’euros en 2019, et a représenté 1,7 % du chiffre d’affaires consolidé contre 6 % sur l’exercice précédent.
A l’arrivée, le groupe a accusé une perte nette annuelle de 251 millions d’euros, contre un bénéfice de 258 millions d’euros en 2019.
L’actionnaire ne sera cependant pas pénalisé : le groupe a annoncé qu’il proposerait au titre de l’exercice 2020 un dividende stable de 0,49 euro par action.
Casino : du mieux, mais tout de même une perte de…886 millions d’euros
Pour le succursaliste stéphanois Casino, la situation est différente. Son chiffre d’affaires a grimpé, mais la forte dette et ses charges financières que traîne le groupe ont fait plonger son résultat net.
Pour l’année 2020, le résultat opérationnel courant qui traduit la réalité de l’activité a gagné 25 %, à 1,42 milliard d’euros. Une croissance supérieure à celle du grand concurrent Carrefour (+16 %) !
Reste que le résultat net consolidé part du groupe fait apparaître une perte de 886 millions. Une amélioration cependant : cette perte était de 1,4 milliard en 2019.
Entre temps pour se désendetter, Casino a notamment vendu Leader Price à Aldi pour 516 millions.
A savoir que le groupe que préside Jean-Charles Naouri commence aussi à bénéficier de la croissance d’activités nouvelles et annexes.
Le spécialiste du photovoltaïque Green Yellow a généré en 2020, 64 millions d’Ebitda. Ce sera 90 en 2021. La société de traitement de données “Relevant “C affiche un Ebitda de 18 millions pour un chiffre d’affaires de 55 millions : une vraie pépite en termes de rentabilité !
bioMérieux : un bénéfice net de 404 millions d’euros
Sans surprise, la plus en forme des trois sociétés à avoir donné ses résultats la semaine dernière est bioMérieux qui a joué un rôle non négligeable dans la lutte contre le coronavirus.
« Notre positionnement de spécialiste du diagnostic in vitro et notre développement de solutions adaptées à la détection du Covid-19 nous ont permis de réaliser de remarquables performances commerciales et financières », a ainsi commenté Alexandre Mérieux, le Pdg du groupe.
En 2020, le bénéfice net du groupe familial a augmenté de 48,2 %, à 404 millions d’euros contre 273 millions d’euros un an plus tôt.
Le chiffre d’affaires s’est établi à 3,12 milliards d’euros, en hausse de 16,6 % en données publiées et de 19,7% en données comparables, soit à périmètre et taux de change constants.
Les ventes ont été notamment tirées par le dynamisme de l’activité en Amérique, qui a bondi de 37,1 % à périmètre et taux de change constants.
Les actionnaires de bioMérieux bénéficieront de cette bonne conjoncture : son conseil d’administration proposera à l’assemblée générale du 20 mai prochain d’approuver le paiement d’un dividende de 0,62 euro par action au titre de l’exercice 2020.
Cette belle trajectoire va se poursuivre en 2021, mais à un rythme moindre : bioMérieux a indiqué viser pour cette année une croissance des ventes comprise entre 5 % et 8 % à taux de change et périmètre constants.
Ces bons chiffres pourraient inciter certains à traiter bioMérieux de profiteur de la pandémie.
Conscient plus que jamais de son rôle sociétal dans la situation actuelle, le groupe lyonnais a fortement augmenté, en vertu de la tradition familiale, les actions de son fonds de solidarité qui s’est élevé à 42 millions d’euros.
Ainsi, 12 millions d’euros alloués à la Fondation Mérieux en complément des dotations habituelles de bioMérieux : la Fondation a réorienté une partie de ses programmes pour lutter contre la Covid-19.
D’autre part, 2 millions d’euros ont été alloués à l’Entreprise des Possibles lancée par Alain Mérieux qui agit pour qu’il n’y ait plus à Lyon de sans-abris dormant dans les rues.
8 millions d’euros ont été attribués à 60 projets sélectionnés dans les pays d’implantation de la Société, grâce à la participation des collaborateurs de bioMérieux.
Enfin, en décembre 2020, la Société a créé le Fonds de dotation bioMérieux afin de soutenir des activités d’intérêt général à caractère humanitaire, social, sanitaire et/ou éducatif dans le monde afin de venir en aide aux populations les plus démunies. En qualité de fondateur, bioMérieux a versé une somme de 20 millions d’euros au titre d’une dotation initiale…